Bovins
Les cotations entrée-abattoir suspendues par les éleveurs
Au vu des prix bas pratiqués, les éleveurs de viande bovine bloquent depuis deux semaines les cotations entrée-abattoir.
Dans le contexte de prix bas, la Fédération nationale bovine a appelé les représentants des éleveurs dans les commissions régionales des cotations entrée-abattoir à une action de suspension des cotations pour exprimer le ras-le-bol et l’incompréhension des éleveurs face à la baisse des cours.
De ce fait la commission de cotations entrée-abattoir des Pays de Loire n’a pas côté depuis deux semaines.
Pour Alain Chabauty, président de la section bovine de la FRSEA Poitou-Charentes, « la dégradation des cours, qui ne cesse de s'amplifier, ne se justifie pas au regard de la situation du marché. Actuellement, ces cotations ne reflètent pas la réalité du marché ». Le niveau très bas des cotations par rapport aux coûts de production des éleveurs, et leur tendance actuelle à la baisse, particulièrement en jeunes bovins, ne sont pas cohérents dans un marché national et européen où rien ne justifie une telle évolution en termes de disponibilité.
Il n’est pas envisageable dans ces conditions, pour les représentants des éleveurs du réseau, de valider des baisses des cotations, compte tenu du rôle déterminant qu'elles jouent comme indicateur économique pour l'ensemble de la filière. Concernant ces cotations, la FNB demande d'ailleurs une révision du dispositif de ces commissions de cotations par FranceAgriMer
De plus, le réseau syndical FNSEA entend par cette action alerter les acteurs de l'aval de la filière et les pouvoirs publics sur une situation de crise en production bovin viande qui ne peut plus durer. Les éleveurs sont menés à la faillite par des coûts de production largement supérieurs aux prix qu'ils perçoivent pour leurs animaux. Ainsi, pour le jeune bovin de classe « R = » par exemple, le coût de production est aujourd'hui de plus de 3,50 euros/kg carcasse par rapport à des cotations d'à peine 3,00 euros. En femelles, les coûts de production de plus de 3,40 euros/kg carcasse en vache « R = » sont également largement supérieurs aux prix payés aux éleveurs.
C'est l'avenir de la production qui est en jeu, et avec elle, l'avenir de toute l'économie de la filière. Pour les consommateurs, il s’agit du maintien de leur sécurité alimentaire avec la pérennité d'une production locale, répondant à des normes de production, de qualité et de traçabilité de très haut niveau, à la différence des viandes importées.