« Les cotations ne sont plus le reflet de la réalité du marché »
Les représentants de la FNB refusent de valider les cotations. Cédric Mandin, secrétaire général adjoint et président de la section engraissement de la FNB explique la situation.
Quelles sont les raisons de ce mouvement ?
Depuis plusieurs mois, nos représentants dans les commissions de cotations constatent qu’il n’y a plus de relation entre la situation générale du marché et les prix exprimés par le réseau des cotations. Le rapport de l’offre et de la demande n’est plus traduit dans les prix. Quand, par exemple, la demande est dynamique et l’offre contenue, on devrait enregistrer une hausse des prix et ce n’est plus le cas. Par ailleurs cette perception est confirmée par des opérateurs d’aval qui expriment le même constat : les cotations ne sont plus le reflet exact du marché.
Mais ce n’est pas la suspension de la publication des cotations qui réglera le problème ?
Nous n’avons à notre disposition aucun moyen d’investigation. Notre action vise à faire prendre conscience aux pouvoirs publics qu’il y a quelque chose qui ne tourne plus rond dans le monde des cotations. Le rôle de la puissance publique ne peut se limiter à la collecte des informations sur les prix et à la publication des cotations. Il faut avoir un regard critique sur les résultats obtenus. La chaîne informatique fonctionne correctement, ce n’est pas là le sujet. Il faut travailler d’une part sur la qualité des données collectées, et d’autre part sur les mécanismes de formation du prix.
Avez-vous obtenu des explications ?
Nous avons saisi le ministre de l’Agriculture qui s’est engagé lundi dernier à diligenter une enquête sur le sujet. Au-delà des plus-values des filières, il est évoqué par exemple la pratique des compléments de prix qui ne sont pas intégrés aux prix collectés par le réseau des cotations. C’est à expertiser car ce sujet est régulièrement cité. Et si c’est le cas, il faut évaluer l’impact de cette pratique sur les cotations et y remédier le plus rapidement possible.
On évoque également la déconnexion opérée entre les cotations et les prix d’achat des GMS. La cotation n’est plus la référence pour ces dernières. En effet, il se confirme que la demande s’oriente de plus en plus vers du catégoriel (du muscle) dont le prix est fixé par appel d’offres. Mais cela n’explique pas toutefois le différentiel perçu entre prix pratiqué et cotations !
Qu’attendez-vous à court terme ?
Notre slogan c’est « d’abord le prix » car c’est le seul moyen de préserver notre potentiel de production par une rémunération correcte du travail et des capitaux investis. Ce doit être gagnant pour tous les maillons de la filière, sinon on obère l’avenir.