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Aviculture
Les dindes économes de Moncoutant

Pour réduire leur coût de production, Yannick et Marie-Pierre Neau ont opté pour le démarrage en poussinières, le desserrage en bâtiments tunnels et l’acquisition de récupérateurs de chaleur. Ces choix ont été présentés lors de la porte ouverte organisée le 7 mai dernier.

Yannick et Marie-Pierre Neau devant leur bâtiment avicole.
Yannick et Marie-Pierre Neau devant leur bâtiment avicole.
© DR

 

Plus de 150 personnes ont participé à la journée porte ouverte de l’élevage avicole de Yannick et Marie-Pierre Neau, organisée par la CIAB de Saint-Fulgent et la chambre d’agriculture des Deux-Sèvres. Cet élevage situé à Baubreau (Moncoutant) dispose depuis décembre dernier de 5 000 m² de poulaillers. Ces éleveurs chevronnés se sont spécialisés dans la dinde depuis 1991, date à laquelle ils ont repris l’élevage précédemment exploité par le père de Marie-Pierre. Ils ont progressivement remplacé les premiers  poulaillers des années soixante  par des structures en dur mais, quand, en 2008, les 700 m² de 1973 ont commencé à montrer des signes de faiblesses, la question du renouvellement s’est posée. Une fois les bâtiements détruits, ils ne leur restaient plus que 2 800 m² de bâtiment, superficie un peu faible pour dégager deux revenus. Quitte à reconstruire ne fallait-il pas mieux agrandir pour atteindre les 5 000 m² correspondant à deux temps plein en termes de temps de travail ?Devait-on par ailleurs repartir avec une structure en dur classique ou rechercher des solutions plus économiques de type serre tunnel ? La comparaison des devis a été déterminante, un écart de 22 €/m² existant en faveur de la 2e solution soit un gain de près de 50 000 € sur la construction des 2 200 m² du projet. L’option du bâtiment Le triangle a donc été retenue .Il s’agit d’une armature de serre tunnel mais avec des piètements droits qui facilitent le curage du bâtiment. L’isolation est assurée par deux couches de 80 mm de laine de verre qui sont protégées par une bâche tissée extérieure de type camion bénéficiant d’une garantie décennale. L’équipement intérieur est complété par deux canons à air chaud pour le chauffage, une ligne d’abreuvoirs à pipettes Mixt’Jos et une ligne d’alimentation     Leroy. Pour Yannick Neau,  « cet équipement est suffisant et de plus, comme il oblige les dindes à se déplacer pour aller boire et manger, elles ont de meilleurs aplombs et l’on rencontre moins de problèmes au niveau des pattes ». Au final l’investissement pour les deux tunnels de 1000 et 1200 m² s’élève à 285 000 € soit 130 €/m², bien en dessous des 180 à 200 €/m² habituellement observés pour des bâtiments en dur, en signalant toutefois que le niveau d’équipements intérieurs n’est pas le même dans les deux cas.

Cet investissement a été également l’occasion de repenser la conduite de l’élevage. L’idée de spécialiser des bâtiments en poussinière de démarrage puis de desserrer ensuite la moitié du lot dans des bâtiments d’engraissement de conception plus  sommaire trottait dans la tête de Yannick Neau depuis quelque temps déjà. Ces deux nouvelles constructions permettaient de répondre à cette attente. C’est ainsi que depuis décembre dernier les 40 000 dindes sont démarrées dans 2 800 m² pendant 35 jours puis 17 000 d’entre elles sont transférées dans les deux tunnels. L’opération prend un peu moins de quatre heures et les dindes semblent même apprécier ce déménagement car les résultats technico-économiques obtenus dans les tunnels (IC et poids moyens ) sont supérieurs à ceux observés dans les autres bâtiments.

 

Des économies de chauffage

Ce mode de conduite génère également des économies de chauffage d’autant plus que Yannick Neau avait équipé deux des trois poussinières de récupérateurs de chaleur  Lead  Leroy (un à chaque pignon ). Ce dispositif récupère les calories de l’air vicié sortant du poulailler pour les réinjecter via un système d’échangeur, dans l’air frais entrant. Comme le froid de cet hiver a permis de le constater. Yannick Neau a ainsi mesuré pour une température intérieure de 29°C et une T° extérieure de -7°C, une T ° de l’air entrant de 23 °C. Au final la consommation de gaz s’élève à 2,5 kg /m² contre 4, 86 kg /m² observés  sur la même période d’élevage, chez l’ensemble des éleveurs de dindes de la CIAB. Sur la base de 650 € la tonne de gaz, les 8110 € investis dans les quatre récupérateurs seront rapidement amortis. Cet équipement agit également comme un gros déshumidificateur en évacuant l’excès d’hygrométrie dégagée par les volailles. « La litière se tient mieux, ce qui nécessite des rajouts  moins nombreux et de plus l’ambiance est meilleure dans les poulaillers », signale Yannick Neau.

Ces résultats ne font que confirmer les observations faites  depuis deux  ans dans le cadre du réseau des chambres d’agriculture du Grand Ouest montrant l’intérêt de ce genre d’équipement. Il convient toutefois d’insister sur le fait que les efforts en matière d’économie d’énergie passe avant tout par une bonne isolation et une bonne étanchéité des poulaillers. Il faut ensuite assurer un entretien régulier des appareils de chauffage et des sondes de mesures, et bien paramétrer les boîtiers de régulation du chauffage et de la ventilation. Le site de Baubreau remplissant l’ensemble de ces conditions, l’achat de récupérateurs était amplement justifié. Il ne reste plus qu’a Yannick et Marie-Pierre Neau de confirmer ces bons résultats. Leur implication depuis vingt ans dans la conduite de l’élevage de dindes ainsi que l’entretien apporté à leur site, qui a fait l’unanimité de l’ensemble des participants, ne laissent guère de doute quant à la réussite de ce nouveau challenge.                          


 

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