Les mycoplasmes dans l’œil des laboratoires
Les mycoplasmes sont à l’origine de multiples symptômes plus ou moins graves. Le risque de diffusion est surtout lié aux échanges d’animaux entre élevages.
Est-il possible d’évaluer, de façon fiable, le statut sanitaire d’un élevage caprin par rapport à la mycoplasmose, à partir d’analyses de lait du tank ? Et si oui, par quel protocole ? Les questions ont déjà trouvé quelques réponses et le travail dirigé par l’Anses continue. Le premier enseignement est qu’affirmer qu’un troupeau est indemne est une chose compliquée. Sur un élevage où ils apparaissent, « la présence de mycoplasmes dans le lait est variable dans le temps », constate Jaquemine Vialard directrice de l’Anses de Niort. Ainsi, « il faudra plusieurs analyses sur l’année pour évaluer le niveau de risque que présente un élevage. » Elle a suivi l’évolution du tank de dix élevages à partir de l’analyse de prélèvements mensuels pendant deux ans. La période de suivi a pris fin en avril. Le travail d’interprétation vient donc de commencer.
Expression aléatoire
Le bilan présenté à l’occasion du colloque caprin 2016 par Jaquemine Vialard est donc provisoire mais il permet d’identifier différents profils d’élevages. « Certains sont constamment positifs » alors que dans d’autres troupeaux, la sécrétion est irrégulière, voire alternative. Sur les dix élevages sélectionnés, huit étaient des troupeaux ayant connu des épisodes cliniques dans les deux ans précédents l’étude. Les deux autres avaient connu des épisodes plus anciens.
Les données collectées « prouvent qu’on peut avoir une sécrétion de mycoplasmes encore deux ans après un épisode clinique, sans expression de pathologie », car en parallèle de la collecte d’échantillons, les événements sanitaires ou relatifs à la conduite d’élevage étaient enregistrés.
En revanche, aucune relation n’a pu être faite entre une alternance du résultat (de positif à négatif ou inversement) et un événement remarquable pour le troupeau. Néanmoins, « il y a une bonne corrélation entre le niveau de sécrétion des mycoplasmes et l’expression clinique », observe l’experte.
Plus d'infos dans le journal Agri 79 du 15 avril 2016