Les ovins passent à l'heure du cadran
Le marché de Parthenay mise sur un nouveau système pour attirer plus d'éleveurs.
Une page se tourne à Parthenay. Les négociations au coin d'une case sont des scènes qui n'auront plus cours dans la halle du marché. Dès mercredi, la vente des ovins se fera sous couvert de l'anonymat. Les éleveurs déposeront leurs animaux au marché qui se chargera de la pesée et du parcage. Qu'il y ait une, cinq ou dix têtes dans le lot, « tout passera à la bascule », explique Jean-Paul Courtin, directeur de la SAS le marché aux bestiaux. L'apporteur obtiendra un ticket où le nombre d'animaux, le poids et autres informations seront consignées, mais il n'aura pas accès aux parcs. Les acheteurs seront seuls au moment d'apprécier les lots proposés à la vente qui s'ouvrira à 8h30.
Une fois le prix de son lot fixé, le vendeur sera libre d'accepter ou non la vente. S'il l'accepte, il pourra récupérer son chèque immédiatement. « Pour les éleveurs, ce sera donc un gain de temps », avance le président de la SAS, Denis Coudreau. Le marché facture son service aux éleveurs à hauteur d'1,2 % du montant hors taxe de la vente.
De nouvelles habitudes à prendre
Mettre en place ce système aura demandé du temps, notamment pour convaincre des éleveurs inquiets de perdre la main sur la vente de leurs lots.
À l'inverse, ils s'appuient sur le succès du cadran bovin ou celui des autres marchés qui ont adopté cet outil. « Notre premier but est de stopper la baisse des effectifs vendus à Parthenay, voire développer l'activité », envisage le président. « Les jeunes éleveurs ne sont pas forcément intéressés par le gré à gré. » Et force est de constater que l'espoir de la SAS est fondé. Depuis la mise en place du cadran pour les bovins, en 2012, les apports d'animaux ont progressé de 54 %. Aux Hérolles ou à Sancoins, la progression du nombre d'ovins vendus est encore plus spectaculaire.
Quant aux prix, le marché ne va pas devenir « un casino. » Il restera régi par les mêmes mécanismes de l'offre et de la demande. « Les bons animaux seront toujours mieux payés que les moins bons », assurent les responsables.