Les palox de pommes sont bien garnis
La cueillette 2015 est en cours. Elle est partie sur de bonnes bases. Témoignage d’un producteur qui récolte les fruits d’un an de travail pour un an de revenu.
Jusqu’ici, tout va bien. Le printemps a permis une floraison abondante. Avec le bon ensoleillement estival, les fruits sont idéalement sucrés. Malgré d’intenses épisodes pluvieux ou le coup de vent à la fin du mois d’août qui a mis quelques fruits au sol et en a abîmé d’autres, Bruno Gibeaud se disait « satisfait du travail que nous avons fait » et du résultat. « Cette année est une belle récolte », tant en volume qu’en qualité. Si le climat reste clément jusqu’en novembre, il n’y aura pas de raison que ce constat change et l’arboriculteur aura de quoi contenter ses clients toute l’année.
Abondance dans les jardins aussi
« Pour le moment, les ventes démarrent doucement », constate Bruno Gibeaud. « Les consommateurs commencent par utiliser les fruits de leur jardin », analyse le producteur. Avec plusieurs marchés sur la semaine, de la vente directe à la ferme et l’approvisionnement d’un supermarché local, il mise uniquement sur les circuits courts pour commercialiser sa production. Et de noter que ce schéma est peut-être de moins en moins original en arboriculture. « La conjoncture économique est surtout difficile pour les entreprises qui travaillent en circuit long et à l’export. Beaucoup de celles qui ont cessé leur activité sur les dernières campagnes étaient sur ce créneau. »
Décideur de son prix de vente
Même si le producteur commerçant a la main sur son prix de vente, « je ne peux pas être déconnecté du marché ». Il est également aux premières loges pour constater l’évolution de la demande du consommateur.
« Je plante les variétés qu’il demande. » Lancé dans la récolte de goldens partiellement rosies, il illustre : « Auparavant, c’était un défaut. Aujourd’hui, les clients sont déçus quand elles ne sont pas un peu roses ».
Pour l’éclaircissage manuel, quatre saisonniers sont intervenus au printemps. Pour la cueillette, ils seront de cinq à sept. « Nous avons aussi une vendeuse pour la saison des marchés. » Entre l’entretien des vergers, la récolte, le calibrage, le conditionnement, la vente et les tâches administratives, « il y a toujours quelque chose à faire », liste l’agriculteur qui estime qu’une journée de travail typique démarre à 6 h 30 et s’achève à 20 h 30. Avec une surface de vergers relativement modeste, Bruno Gibeaud ambitionne de rester le plus possible en production. « Dans des structures plus importantes, le métier diffère. La gestion d’entreprise et du personnel prend encore plus de temps. »
Avec le chef d’entreprise, Myriam, sa conjointe collaboratrice et un apprenti, l’équipe permanente des Vergers du Grand Chêne se compose de trois personnes. « Alain est le seul apprenti en arboriculture dans sa classe », relève Bruno Gibeaud. Il s’inquiète pour l’avenir de la profession qui suscite peu l’engouement des futurs actifs. S’il est certain que producteur de pommes reste un métier exigeant et gourmand en temps de travail, la bonne saison qui se profile laisse l’espoir de démontrer qu’il peut être aussi épanouissant.
Les Vergers du Grand Chêne
Sur environ 7,5 hectares de vergers, Bruno et Myriam Gibeaud entretiennent un demi-hectare de poiriers et quelques cerisiers et pêchers. La pomme, qui représente le reste de la surface est donc leur principale production. Dans le panel des quinze variétés qu’ils proposent à leurs clients, belchard, golden et clochard sont les trois principales.