FDSEA
Les pouvoirs publics sont sollicités pour aider les éleveurs
Les producteurs de viande bovine passent à l’action. Ils dénoncent la concurrence déloyale de viandes importées. D’autres producteurs demandent eux aussi le concours de l’Etat.
Point d’orgue de cet été, l’opération paille a été un succès. « Elan de solidarité exemplaire », a estimé Patrice Coutin, lors du conseil d’administration de la FDSEA qu’il présidait mardi. Rien n’était pourtant gagné d’avance. Mais une fois lancée, les céréaliers ont joué le jeu, modifiant parfois leurs habitudes. Les bénéficiaires sont essentiellement les éleveurs du nord du département, très fortement touché par le déficit fourrager : peu d’herbe au printemps, tant du côté pâturage que foins, et confirmation ces dernières semaines des faibles rendements de maïs ensilage.
L’ampleur des déficits est telle « qu’il y a encore des demandes », ont fait savoir les délégués des cantons de Bressuire, Argenton, Mauléon, Saint-Varent. « L’action de la FDSEA a été très appréciée des 84 exploitations concernées grâce à la réactivité et à l’implication de notre réseau », estimait la secrétaire générale, Sylvie Macheteau.
Il n’est donc pas sûr que les 1 600 tonnes suffiront. Dans ces mêmes régions, les estimations font état d’une récolte de maïs ensilage de 5 à 6 tonnes de matière sèche par hectare. En réponse à une demande syndicale, l’administration va mettre en place une mission d’enquête afin de constituer un dossier pour la commission départementale d’expertise des calamités agricoles. Elle doit se rendre sur place fin septembre pour évaluer l’étendue des dégâts.
Les céréaliers principalement dans les sud-ouest du département, mais surtout les éleveurs attendent de cette instance départementale des conclusions en faveur d’un zonage des zones sinistrées. Elles serviront de base non seulement à d’éventuelles indemnités, mais aussi au report du paiement de la taxe foncière sur le non-bâti. Conseil général et conseil régional vont être sollicités pour des aides en faveur des exploitations concernées.
La sécheresse se cumule avec des prix de vente, qui en porc et viande bovine, « ne sont plus tenables », selon les termes d’Alain Chabauty, président de la section bovine. Pourtant déplorait-il, « les principaux indicateurs ( consommation, échanges intracommunautaires, production française) ne justifient pas des cours aussi bas ». « Une revalorisation de 0,50 d’euro, serait sans conséquence au niveau du prix à la consommation. » Des actions syndicales sont prévues dès cette fin de semaine. Elles viseront les viandes importées des pays tiers dont les éleveurs dénoncent la concurrence « déloyale ».
La FDSEA demande un plan de baisse des charges
Après l’accord sur le prix du lait du 18 août dernier, l’heure reste à la prudence parmi les producteurs. « L’accord a été signé par les fédérations de coopératives et d’entreprises privées. Il doit s’appliquer », assure Michel Liaud, vice-président de la section laitière. Des réunions syndicales sont prévues prochainement pour développer la portée de cet accord.
Globalement, la FDSEA constate que dans toutes les productions « les trésoreries sont au plus bas, alors que l’année 2009 était déjà catastrophique ». Elle pointe du doigt la hausse du prix de l’aliment et alerte les fabricants d’aliments. « Il n’est pas supportable de voir les hausses de cours des graines répercutées par avance sur le prix de l’aliment… alors que les baisses ne sont toujours que progressives et à retardement », dénonce-t-elle.
Se tournant alors vers le ministère de l’Agriculture, elle lui demande d’obtenir de Bruxelles le paiement anticipé des aides PAC mais aussi d’engager « un réel et ambitieux plan de baisse des charges de l’agriculture française ».