Lactalis
Les producteurs de Lactalis se regroupent pour assurer leur avenir
L’organisation régionale des producteurs Lactalis Charentes-Poitou se structure. Point d’étape avec Michel Liaud, président de l’Aplcp et représentant du bassin dans les négociations nationales.
Il y a bientôt un an le ministre de l'Agriculture lançait son projet de contractualisation dans le secteur laitier. Quel est l'état des lieux avec l’entreprise Lactalis ?Dans toute la France, l'organisation se met en place. Au niveau de l’entreprise Lactalis, une délégation représentative de tous les bassins laitiers s’est constituée. Elle est composée de 10 producteurs qui ont en charge de négocier un nouveau contrat-cadre avec la direction de l’entreprise. En ce qui concerne le bassin Charentes-Poitou les choses se structurent aussi. Nous avons réalisé plusieurs réunions avec les producteurs et l’Association des producteurs Lactalis Charentes-Poitou (Aplcp) a été créée en juin dernier. Désormais chaque producteur peut renvoyer son bulletin d’adhésion et un mandat de négociation au siège social de l’Aplcp, aux Ruralies, à Prahecq.
Est-ce que les producteurs adhèrent au projet ?Il ressort de ces réunions que les producteurs sont bien conscients de la nécessité de se regrouper. Des bulletins d’adhésion signés parviennent tous les jours au siège de l’association. En tant que producteur, je pense qu’il est indispensable pour le bon déroulement de la négociation avec l’entreprise que les producteurs travaillent ensemble. Notre délégation de producteurs a besoin d’être légitime aux yeux de l’entreprise. Car l'enjeu de ces négociations ne s’arrête pas à la discussion d’un contrat. Elle s'inscrit dans la durée. Les producteurs doivent se poser la question : qui demain prendra la responsabilité de la gestion des volumes? Les laiteries vont-elles décider seules ou avec les groupements? Une chose est certaine : si les producteurs n'arrivent pas à se regrouper, les entreprises décideront pour eux.
Les producteurs qui co-géreront les volumes avec les entreprises, c'est un bouleversement dans la filière. Qu'en pensent les laiteries ?Bien évidemment, c'est le point central des négociations et ce sera sans doute le plus dur, les producteurs doivent s'y attendre. Dans la première version des contrats, Lactalis comme les autres laiteries s'en sont attribué l'entière responsabilité, car pour elles, maîtriser l'approvisionnement c'est garder un rapport de force en leur faveur. Ces contrats n'ayant pas été acceptés, c'est maintenant à nous de proposer quelque chose. Et bien sûr, plus les groupements régionaux et départementaux seront forts et organisés, plus la délégation de producteurs aura de poids dans la négociation.
Les négociations ont-elles déjà commencé ?Oui, nous avons déjà eu trois réunions avec la direction de l’entreprise, le 8 juillet, le 4 août et le 7 septembre. Les échanges ont été bons et se poursuivent à un rythme soutenu. Mais pour l’instant, rien n’est écrit et tout reste à faire ! En ce sens, j’invite les producteurs à ne pas avoir peur de la date limite du 30 septembre, échéance de la première version d’un contrat envoyée en mars par l’entreprise. Les contrats ne seront signés que lorsque les négociations auront abouti, et pas avant. Il en va de l’intérêt des éleveurs, comme de la filière tout entière.
(*) Le bassin Charentes-Poitou se compose des départements de Charente, Charente-Maritime, Deux-Sèvres, Vendée, Vienne et Haute-Vienne.