Elevage
Les producteurs de viande bovine iront bloquer l’abattoir de Cholet à partir du 7 novembre
Les éleveurs ont décidé de faire monter d’un cran leur protestation contre la baisse des cours de la viande bovine. Les Deux-Sèvriens sont appelés à aller bloquer l’abattoir du groupe Bigard à Cholet. A partir de dimanche soir, 7 novembre.
Les producteurs de viande bovine ne désarment pas vis-à-vis des industriels, et en particulier le groupe Bigard. Ils ont décidé de bloquer les abattoirs à partir de dimanche soir, 7 novembre. Pour Alain Chabauty, président de la section bovine de la FDSEA des Deux-Sèvres, « il est indispensable d’exercer une pression auprès de Bigard en bloquant ses outils et ainsi l’obliger à appliquer des hausses de prix déjà validées par les GMS ». L’action doit se concrétiser par le blocage de l’abattoir du groupe Bigard, à Cholet. C’est là que sont appelés à manifester les éleveurs des Deux-Sèvres en venant prêter main forte à leurs collègues des Pays de la Loire.
Les producteurs cible le groupe Bigard « qui pèse plus de 40 % de l’abattage », explique Guy Hermouet, vice-président de la FNB, et parce qu’il refuse toute hausse des prix payés aux producteurs : « Ce n’est plus l’offre et la demande qui gèrent le marché de la viande bovine, ce dernier est verrouillé », constate-t-il. La FNB déclare aussi savoir que « certaines entreprises achètent de la viande aux Allemands pour empêcher le prix d’augmenter en France »
Les éleveurs « sont prêts à aller jusqu’au bout pour sauvegarder leur revenu et leur activité, pour préserver l’emploi et les territoires liés au maintien de leur production ». Et ces actions de blocage se poursuivront « jusqu’à ce que les industriels acceptent de revenir discuter et d’augmenter les prix afin que les producteurs retrouvent des revenus décents ! », souligne Guy Hermouet. L’objectif est également : « retrouver une rentabilité au regard d’une hausse des coûts de production qui étrangle les exploitations. »
Après une surveillance des cotations depuis le mois de juin et des opérations de stickage en GMS depuis plus de deux mois, le bras de fer est désormais engagé pour « une juste rémunération » des éleveurs. Il s’agit d’accélérer la montée en puissance des actions, 8 jours avant l’expiration de l’ultimatum lancé, fin octobre, à tous les industriels des filières viandes (bœuf, porc et volailles) par les syndicalistes.
Les éleveurs réclament aussi « une nouvelle donne » pour la filière viande bovine, « fondée sur des relations équitables et pérennes, dans la transparence, le réel partenariat et le respect mutuel ». Les éleveurs sont d’autant plus en colère que les indicateurs de marché sont « objectivement positifs » pour attendre de la part des industriels une hausse sur les prix à la production, indiquent-ils. D’après le ministère de l’Agriculture, la consommation de viande bovine est en hausse de 3 % depuis début 2010 et les exportations en bovins vivants et de viandes progressent. L’aval et la filière sont accusés de verrouiller « le niveau de rémunération des éleveurs.
Porcs : aucun accord interprofessionnel sur la mention de l’origine
Aucun accord n’a été trouvé le 3 novembre avec les industriels sur la mention de l’origine des produits, mais les producteurs de porcs n’ont pas opté pour le même durcissement que leurs confrères de la viande bovine. La FNP attend jusqu’à l’ultimatum du 15 novembre pour décider de la suite à donner à ses actions syndicales. « En porc, nous ne pouvons pas nous permettre de retarder l’enlèvement des animaux dans nos élevages ; ces retards peuvent poser des problèmes énormes », a précisé à l’issue de la réunion le président de la FNP, Jean-Michel Serres. L’objectif des éleveurs demeure aussi « la répercussion (de la part des distributeurs, ndlr) de la hausse des coûts de production » dans les prix payés aux producteurs.