Résultats économiques 2018
Les systèmes ovins herbagers moins couteux et plus rémunérateurs
L’analyse des coûts de production des différents types d’ateliers ovins viande montre une rémunération du travail des exploitants qui varie en moyenne de 1,2 à 1,5 Smic/UMO.
L’analyse des coûts de production des différents types d’ateliers ovins viande montre une rémunération du travail des exploitants qui varie en moyenne de 1,2 à 1,5 Smic/UMO.
C’est le petit groupe le plus orienté vers une conduite à l’herbe qui obtient la meilleure moyenne, mais avec une très forte variabilité.
Les revenus disponibles moyens par UMO en 2018 en élevage ovins sont proches de 20 000 € pour les systèmes spécialisés, à l’exception du groupe fourragers qui dégage seulement 6 000 €/UMO. Ceux des systèmes mixtes ovins-cultures ou ovins-bovins sont de l’ordre de 20 000 à 25 000 €/UMO, à l’exception du groupe des ovins-bovins fourragers, à 35 000 €/UMO.
Les faits marquants de l’année 2018
Le début du printemps 2018 a été très humide, retardant les mises à l’herbe (voire les semis de maïs) et pénalisant les lactations (parasitisme, boiteries, retards de croissance). La fenêtre pour réaliser les 1ères coupes de foin a été très réduite, d’où des stocks en quantité mais pas toujours de qualité. Puis la sécheresse a été particulièrement sévère, avec l’obligation pour certains éleveurs d’acheter des fourrages, surtout de la paille faute de disponibilité en foin (jusqu’à 110 €/tonne pour la paille en fin d’année) ou des aliments « sécheresse ». Comme en 2017, les producteurs d’agneaux d’herbe ont souvent été amenés à les rentrer précocement en bergerie. La pluie est arrivée très tard en automne, d’où l’absence de repousse des prairies avant novembre.
Sur l’ensemble de l’année, le prix des agneaux a très légèrement progressé (1 %). La conjoncture a surtout été marquée par le retour de prix légèrement supérieurs au 1er semestre (contre-saison) par rapport au second. Cette courbe des prix a permis aux systèmes intensifs, produisant davantage en contre-saison, de compenser la baisse de l’aide ovine et l’impact de la convergence des aides découplées. Mais elle n’a pas suffi pour faire face à l’inflation sur les charges.
De plus grandes surfaces sur le bassin Est
Les structures moyennes diffèrent très fortement entre le bassin Est (Montmorillonnais, Confolentais et Limousin) et le bassin Ouest (Deux-Sèvres, Pays de la Loire et Bretagne). Pour une main-d’oeuvre à peu près identique, les herbagers du bassin Est disposent de surfaces et de cheptels nettement plus importants que leurs homologues du bassin Ouest. En 2018, les herbagers de l’Est ont subi une sécheresse plus intense que ceux de l’Ouest, mettant à mal les prairies, prépondérantes dans ces systèmes.
Des besoins en stocks qui varient
La différenciation entre les systèmes fourragers et herbagers est basée sur le chargement, comme illustré dans le tableau ci-contre, avec 1,6 UGB/ha SFP pour les fourragers (soit 10 brebis/hectare) contre 1 UGB/ha pour les herbagers (un peu plus de 6 brebis par hectare). Malgré le niveau de chargement, les fourragers cultivent peu de maïs ensilage (3 % de la SFP), ce qui est classique chez les éleveurs ovins. Par rapport aux herbagers, les fourragers constituent beaucoup plus de stocks (plus de 300 kg/brebis), du fait d’une part plus importante d’agnelages de contre-saison (conduite en bergerie), alors que les herbagers ont davantage recours au pâturage hivernal. Mais ils ne fertilisent pas beaucoup plus leurs prairies : en moyenne 23 unités d’azote minéral/ha, contre 10 à 15 pour les herbagers.
Les bassins herbagers plus efficaces
Les niveaux moyens d’EBE/UMO des différents systèmes sont assez proches, même si l’efficacité économique (%EBE/produit brut) des fourragers est plus faible que celle des herbagers (27 % contre 32 % à 35 %). Cette différence est pour partie liée aux écarts de primes reçues, notamment celles du 2e pilier : la plupart des herbagers du bassin Est bénéficient des MAEC et des ICHN. Compte tenu du niveau des stocks à réaliser, les charges de mécanisation des systèmes spécialisés sont assez élevées, comparées à celles des systèmes mixtes ovins-bovins. Ceci peut s’expliquer par des surfaces plus petites, voire une part plus importante de matériel en propriété, du fait d’une forte nécessité de maîtrise de la chaîne de récolte du foin et de l’enrubannage, alimentation de base en système spécialisé. Les résultats économiques du petit groupe des fourragers sont pénalisés par le niveau des annuités dans deux élevages où elles dépassent 40 000€ voire 50 000€ /UMO.