Les trains perturbés au Nord du département
La réfection des voies sur le réseau ferré va entraîner des difficultés pour les voyageurs du train littoral.
Depuis le début du mois de janvier, la ligne La Rochelle-La Roche sur Yon, créée en 1871, fait l’objet d’un lourd travail de réfection. La modernisation de la ligne Nantes-Bordeaux est donc en marche. Opérateur principal SNCF Réseau, la filiale qui s’occupe des voies. Selon Claude d’Harcourt, préfet de région pays de Loire, coordinateur du projet, l’idée est de « pérenniser la ligne, afin de la conforter dans son utilisation de transport du quotidien et permettre à terme le développement du trafic. » Un discours novateur tant ont été nombreux ceux pariant sur sa disparition. L’idée est de « revenir » à une heure entre La Rochelle et La Roche-sur-Yon. C’est dans le contrat de plan 2015-2020. Et même c’était une priorité. Une priorité que l’on fait en fin de contrat.
Le chantier porte sur le renouvellement complet de la voie 2 (103 kms), la pose de 13 aiguillages, la rénovation de ponts, de 69 passages à niveaux (13 en Charente-Maritime) et de remblais, la mise en place de signalisation moderne. Est envisagée aussi la dépose de la voie 1 pour qu’ultérieurement on puisse la rénover. Le chantier a débuté l’été dernier avec un bâtiment technique à Luçon pour commander les aiguillages. De fait, la ligne sera fermée entre le 6 janvier 2020 et le 29 mai… 2021. La fin des travaux sur la voie est prévue en décembre 2020. Des transports de substitution sont prévus. Et, comme sur ce trajet, il y a beaucoup de passages à niveau, on va devoir fermer des routes. Un calendrier est établi pour cela, disponible sur le site de l’opérateur. Côté budget, il s’agit d’un investissement de 14 M€, dont 43 % de l’État, 19 % des pays de Loire, 8,5 % de la Nouvelle Aquitaine, 6,66 % du Département de la Charente-Maritime (le double de la Vendée) et 1,46 % de la CdA de La Rochelle.
Un impact à Marans
Marans a été choisi pour servir de « base de vie », à la fois pour les entreprises sous-traitantes et le dépôt de matériel. Pour l’occasion, d’anciens locaux ferroviaires vont reprendre vie. L’annonce faite par Nicolas Guevel de SNCF Réseau veut aussi démontrer que les nuisances seront limitées pour la ville, jusqu’à arroser les camions déchargeants pour limiter la poussière. Par contre, les passages à niveau seront fermés lors de la dépose des rails. « Ces opérations exigent que la circulation automobile soit interrompue et le calendrier de chantier prévoit des fermetures de deux semaines, fin février pour la dépose, en juillet pour la repose. » Même si le passage piétons sur la route de St-Jean-de-Liversay est souhaité pour faciliter la vie du commerce et du collège. Du côté de la ville de Marans, le maire, Thierry Belhadj, préférerait que les fermetures se fassent en période de vacances scolaires. Il espère également la construction d’un passage souterrain devant la gare pour supprimer le passage à niveau. Mais l’étude n’est même pas commencée. Autant le faire pendant la fermeture de la ligne, martèlent Thierry Belhadj ou Jean-Pierre Servant, président de la CdC Aunis-Atantique.
Les gares intermédiaires sur le trajet (Fontenay, Les Velluire-sur-Vendée, Luçon) seront réouvertes en espérant ensuite un service TER entre les deux villes : « la vétusté des voies a toujours été mise en avant pour reporter ce projet. L’obstacle de la mauvaise qualité de la ligne sera prochainement levé… » disent les élus.
À l’autre bout, sur le Saintes-Bordeaux, les travaux sont prévus pour la fin 2020. Reste à définir la poursuite plus lointaine de ces travaux. Dans ces rénovations, SNCF Réseau joue la carte de la vitesse pour concurrencer la voiture, notamment vers la capitale bordelaise. Cela suppose des nouvelles signalisations, refaire des courbes. Remplacer les rails n’est pas suffisant. Des investissements qui sont aussi tributaires des contrats État-Région qui pour l’heure peinent à se réaliser.