Céréales
L’observation et l’analyse du risque avant le traitement des maladies
L’appréhension des maladies était au cœur de la visite des essais organisée le 28 mai par la chambre d’agriculture. Observations, analyse du risque, choix des variétés, dates de semis… toutes les étapes pour limiter les traitements ou les raisonner ont été présentées.
La plate-forme d’essais fongicides et variétés de la chambre d’agriculture est installée cette année à Echiré sur une parcelle appartenant à Mathieu Guilbot. Lors de la visite du 28 mai, les conseillers ont proposé des ateliers sur le thème des maladies des céréales. Dans le cadre de la démarche Ecophyto il s’agit de conduire les céréales en identifiant les maladies et le risque associé en mettant en place des mesures prophylactiques ou alternatives (variétés, date de semis, bio contrôle) et de n’utiliser les phytos qu’en prenant en compte les deux étapes précédentes.
Connaître les grilles de risques
Dans le premier atelier, l’accent a été mis sur quatre maladies principalement rencontrées sur le blé tendre en Deux-Sèvres : la septoriose, le piétin verse, la rouille brune et la fusariose. Les exploitants présents ont noté la présence ou l’absence de septoriose sur la 3e feuille, ce qui était un des points clés pour prendre la décision du traitement à dernière feuille. La pression est forte cette année et il s’agissait de placer ce fongicide au bon moment. La grille de risque pour le piétin verse a également été présentée. « Cette année, en situation de risque intermédiaire, il était conseillé de traiter, pour des semis précoces, avant le 20 octobre. Les semis plus tardifs pouvaient être laissés sans protection. » De plus, en utilisant une variété peu sensible ou résistante comme Scénario, le traitement n’est pas nécessaire quelle que soit la situation. Pour la fusariose, les agriculteurs disposent de la grille de risques DON (équivalent au risque fusariose). Cette année la pression est forte avec plus de 40 mm autour de la floraison du blé. Dans ce cadre, il est fortement conseillé de traiter derrière le maïs et sur le blé dur. Dans les autres cas, le traitement est à décider en fonction de la sensibilité de la variété et du travail du sol.
La variété résistante et stimulée
Le levier principal de gestion des maladies est le choix de la variété. Cette année, les visiteurs ont pu constater dans les essais la différence très importante de contamination des blés entre une variété sensible et peu sensible, malgré la protection fongicide. Chaque variété a cependant ses points forts et faibles par rapport à chaque maladie, il faut donc bien choisir en fonction du risque de la parcelle. On peut réduire la pression maladie également par la rotation, le travail du sol (les résidus transmettent les fusarioses, les septorioses et le piétin verse), la date de semis, la densité de semis et aussi le niveau de fertilisation. L’exploitant peut envisager une stratégie de protection contre la maladie à 1, 2 ou 3 traitements, qui sera à adapter selon la variété, le risque agronomique et à ce qui est réellement observé dans la parcelle. Les visiteurs ont constaté avec une année 2013 à forte pression maladie l’effet du choix des programmes et des produits sur la contamination des microparcelles dans l’essai. La visite a permis d’évoquer les innovations notamment avec l’utilisation des SDN (stimulateurs de défenses naturelles), des molécules issues de la nature qui déclenchent une sorte de
« réponse immunitaire » chez la plante qui se protège ainsi mieux contre les maladies.