L’observatoire des prix confirme la gravité de la situation laitière
La Fnsea Poitou-Charentes a mis en place il y a quelques années un observatoire qui permet aux éleveurs de comparer les prix du lait payés entre les différentes entreprises de la région. Retour sur les données 2014 et 2015.
Le faible niveau des prix du lait à venir et celui des prix payés par les principales entreprises en ce début 2015 créent un climat de tension entre les producteurs et les transformateurs dans toute la France. Cela dans un contexte de sécheresse qui s’aggrave, laissant craindre aux éleveurs de la région que la crise conjoncturelle devienne structurelle. Après une année 2013 moyenne qui avait mis en évidence de fortes disparités entre entreprises, les prix du lait constatés sur l’année 2014 ont été très proches d’une entreprise à l’autre puisque les données moyennes vont de 358,62 euros les 1000 litres à 363,02 euros les 1000 litres. « Quand on observe cette convergence de prix sur l’année 2014, ne pourrait-on pas s’interroger sur une éventuelle entente ? », s’interrogent les responsables syndicaux. Par ailleurs ils notent que «ce prix moyen 2014 a été en cohérence avec les charges ».A noter que ces moyennes sont calculées à partir des prix de base en intégrant la flexibilité pour Terra Lacta et Lactalis et en déduisant la prime froid pour Terra Lacta, CLS et Pamplie. Ce ne sont pas des moyennes pondérées des volumes. Les prix comparés ne tiennent pas compte des prix B pratiqués par certaines entreprises et calculés à partir des prix des produits industriels. Ce qui conduit pour les producteurs concernés à percevoir un prix moyen en dessous de ces valeurs.
Début 2015, rien ne va plus
Alors que les perspectives de début 2014 étaient plutôt optimistes et que si problème il devait y avoir il ne serait que temporaire, aujourd’hui personne n’est en mesure d’indiquer quand le marché se redressera. Conséquence depuis ce début d’année, des prix en nette baisse. A l’heure où l’indice Ipampa met en évidence une augmentation des charges, chacun peut donc mesurer les difficultés actuellement rencontrées par bon nombre d’éleveurs et qui ne vont pas se résorber si rien n’est fait du côté des entreprises, des distributeurs et des pouvoirs publics. C’est un véritable appel à l’aide que lancent aujourd’hui les éleveurs.