Lait
L’Organisation de producteurs Lactalis Charentes-Poitou est née
Des éleveurs livrant à Lactalis ont créé une organisation de producteurs pour négocier collectivement avec l’entreprise.
La contractualisation laitière mobilise les éleveurs depuis des mois avec la LMA ainsi que le décret imposant des contrats dans le secteur laitier en 2011. Aussi, des éleveurs livrant à Lactalis ont décidé de se fédérer sur le bassin laitier Poitou-Charentes, Haute-Vienne et Vendée. La motivation première de cette fédération est de ne pas négocier seul face à l’industriel, considérant que le pouvoir serait trop déséquilibré. Se regrouper à un niveau de territoire cohérent pour garder de la proximité avec les éleveurs est également l’une des raisons de cette union. Le choix du bassin leur a paru cohérent avec le nouveau périmètre de gestion des quotas laitiers, qui correspond aussi à celui de l’interprofession régionale. L’idée de périmètre plus large a été évoquée avec d’autres régions mais les éleveurs ont considéré qu’il fallait maintenir des instances suffisamment proches du terrain pour entraîner une vraie dynamique des producteurs concernés.Enfin, une troisième motivation qui répond aux deux premières : se fédérer au plan national avec les autres OP Lactalis afin d’avoir une discussion cadre avec un industriel qui dépasse même les limites des frontières hexagonales.Ainsi, le 23 juin, les éleveurs ont validé les statuts de l’Association des producteurs Lactalis Charentes-Poitou, dont le siège sera situé à Vouillé. Ils ont par la même occasion décidé de constituer un bureau provisoire composé de : Michel Liaud, président (79) ; Olivier Abillard, vice-président (85) ; Hervé Charrier, secrétaire (79) et Christian Guyard, trésorier (16). Ce bureau sera chargé de procéder aux formalités et de lancer l’information auprès de l’ensemble des éleveurs de la région en vue de lancer les adhésions. Les responsables sont assez optimistes sur ce point, plus de 110 éleveurs ayant déjà fait part de leur volonté d’adhérer à cette organisation.
Une structure pyramidale
Depuis l'envoi de la proposition de contrat Lactalis, jugée inacceptable par la profession, les producteurs ont mis un point d'honneur à s'organiser pour la renégocier. Leur travail a abouti le 16 juin à la validation des principes de structuration des groupements sur trois niveaux : départemental, de bassin laitier et national. « L’organisation pyramidale que nous souhaitons mettre en place permettra de garder en permanence une proximité avec le terrain », explique Franck Guehennec, un des interlocuteurs nationaux des groupements.Grâce aux OP de bassin pourront être prises en compte les spécificités régionales tout en garantissant à Lactalis de n'avoir qu'un seul interlocuteur. « Lactalis nous proposait un contrat individuel, nous le retravaillons pour qu'il puisse être collectif et qu'il repose sur les accords interprofessionnels ». Rendez-vous le 8 juillet pour un premier échange avec des représentants de Lactalis à Paris. S. BLOC