Sanitaire
L’organisation sanitaire régionale détaillée
La dernière assemblée générale du groupement de défense sanitaire des Deux-Sèvres a été l’occasion de revenir dans le détail sur les conséquences techniques des Etats généraux du sanitaire.
«C’est la modernité dans la continuité », estimait Karl Mülhberger lors de la dernière assemblée générale du Groupement de défense sanitaire des Deux-Sèvres (GDS) le 16 novembre à Châtillon-sur-Thouet. Le directeur du GDS 79 faisait alors allusion aux conséquences des Etats généraux du sanitaire, ce grand rendez-vous national qui a redistribué les cartes du secteur. Concrètement deux grands changements se profilent : la création d’un fonds national de gestion des risques sanitaires (Fonds de mutualisation sanitaire ou FMS) et la création d’un Pôle sanitaire régional. Michel Combes, président du GDS France, avait d’ailleurs fait le déplacement du Cantal pour venir expliquer les enjeux du nouveau Fonds de mutualisation sanitaire aux éleveurs deux-sévriens. Il a rappelé qu’en 2008 l’Etat avait réclamé aux agriculteurs de mutualiser leurs moyens afin de créer une réserve commune de gestion des risques. « Partant du principe que l’animal mange du végétal, nous avons réfléchi à une mise en commun entre GDS et FDGDon (*), notre équivalent pour le végétal », a expliqué le représentant national des GDS. D’accord sur le principe de mutualisation, tout le problème résidait alors dans l’alimentation et la gestion de ce fonds. En l’état actuel des négociations, la Fnsea pourrait demander une cotisation de 20 euros par exploitation pour abonder au fonds commun. L’Etat, en charge d’indemniser les maladies transmissibles à l’homme, affluerait à hauteur équivalente, avec le soutien de l’Europe. Enfin, le socle de cette réserve serait finalement constitué des 24 millions d’euros du fonds fièvre aphteuse créé par les éleveurs, auxquels s’ajouteront 3 centimes par bête et par adhérent, sur la base du volontariat.
Gouvernance aux OVS
Après d’âpres négociations le GDS a obtenu de garder la gouvernance du FMS. « Nous avons listé toutes les maladies que nous considérons comme étant éligibles, avec les montants d’indemnisation. Nous voulons être totalement transparents pour que chaque éleveur à qui l’on demande une cotisation soit en mesure de savoir précisément à combien il pourra prétendre en cas de crise », précise Michel Combes.
Restructurations
La création du Pôle sanitaire régional répond elle aussi à une volonté de mutualisation du gouvernement.« Le PSR sera désormais l’interlocuteur privilégié de l’Etat, explique Philippe Seigner, directeur adjoint des services sanitaires du département. Ce pôle redistribuera les informations aux délégations départementales, et inversement. Il sera la courroie de transmission entre le gouvernement et les départements. Il s’agit pour nous d’harmoniser nos actions pour en améliorer l’efficacité. » Conséquences de ces réorganisations cette année pour le GDS79 : « Nous avons commencé à travailler avec le FDGDon, notamment pour la lutte contre le frelon asiatique. Et en interne il nous a fallu créer une instance régionale, explique Pascal Moinard, président du GDS 79. J’ajoute que notre communication est désormais commune : nos 4 techniciens départementaux travaillent ensemble à l’élaboration des documents d’information. Mais ce n’est pas fini : nous sommes encore dans une phase d’observation et d’ajustement », précise le président. Le GDS France vient quant à lui d’embaucher une animatrice afin de mieux coordonner les actions locales. « Partout nous avons de la matière grise, il se fait des choses très pertinentes sur le terrain et on ne le partage pas suffisamment. Nous voulons créer une dynamique de réseau entre les régions et le national », a expliqué Michel Combes aux adhérents du GDS79.
(*) Fédération départementale des groupements de défense contre les organismes nuisibles.
L’année 2010-2011 a été plutôt calme du point de vue sanitaire pour les éleveurs, selon le directeur du GDS 79. Pour karl Mülhberger, « il n’y a pas eu de problèmes graves, ce qui confirme que la vaccination contre la FCO a été un succès contrairement à ce que certains affirmaient. Mais ce qu’on sent venir c’est la montée de la tuberculose bovine, ça fait deux ou trois ans que ça dure. Il y a encore des foyers en Dordogne et en Charente, il faut vraiment que les éleveurs fassent un travail collectif de prévention autour de cette maladie si difficile à éradiquer ».