Service de remplacement 79
Louis Rimbaud affûte ses savoir-faire avant de s’installer
Avant son installation prévue en septembre 2015, Louis Rimbaud va de ferme en ferme. Il est agent de remplacement, une fonction qui lui permet d’affiner ses compétences d’agriculteur et d’apporter de nouvelles couleurs à sa palette professionnelle.
Ce jeudi 23 mai, il fait un temps à ne pas mettre un agriculteur dehors. Et encore moins un agent de remplacement, lequel intervient souvent sur les exploitations en cas de surcharge de travail. Or en cette fin mai grincheuse, les exploitations tournent au ralenti. Aussi, Louis Rimbaud, agent de remplacement régulier sur l’exploitation d’Hervé Pouvreau (lire ci-dessous), est venu, non pas pour travailler, mais pour raconter son parcours. Un récit à l’abri du vent mais sous le regard de son employeur.
«Je suis en CDI au groupement d’employeurs et salarié du service de remplacement 79 (SR 79) depuis environ un an, explique le jeune homme à la vingtaine finissante. Je suis devenu agent de remplacement par hasard.»
Titulaire d’un BTS Acse, Louis enchaîne ensuite sur une spécialisation en mécanique agricole et une autre en conseils en bovins viande. Il est alors âgé de 23 ans et il sait qu’il s’installera non loin de l’exploitation familiale sise à Chey (Niort). «Je l’ai su dès l’obtention de mon bac mais comme aucune terre ne se libérait sur Niort, j’ai poursuivi mes études puis travaillé un an comme magasinier dans une concession agricole et trois ans en tant que salarié agricole dans le nord Deux-Sèvres.» Trop au nord au goût de Louis qui est toujours aussi déterminé à s’installer sur Niort. «Je suis un péri-urbain», certifie-t-il tout comme son employeur pour qui la ville est « une bouffée d’oxygène ». Entre-temps Louis apprend qu’un ami de sa famille envisage de céder son exploitation sur Niort. La patience de Louis va enfin être récompensée, lequel a pour projet de s’installer en septembre 2015 en céréales et vaches allaitantes (limousines).
Aussi, «en attendant» comme il dit, Louis décide de devenir agent de remplacement. Il débute le 1er septembre 2012 mais cet emploi qui devait servir de jonction avec sa future installation s’avère être une pépite sur le plan professionnel. «Je découvre d’autres manières de travailler, cela me permet de me remettre en cause», déclare Louis. Et Hervé Pouvreau de renchérir : «Tous les jeunes devraient passer par le service de remplacement avant de s’installer, c’est une très bonne école». Ecole de l’adaptabilité et de la polyvalence, le Service de remplacement forme également ses salariés. Louis devrait d’ailleurs prochainement participer à la formation sur les robots de traite et à la formation Certiphyto.
Le SR 79, à raison de sept à quatorze heures par semaine en moyenne, promet donc de fourbir au jeune agriculteur les meilleures armes pour s’installer, non loin de la ville.
Simple comme un coup de fil
«Il suffit d’appeler le Service de remplacement puis d’apposer deux signatures, une sur la feuille formalisant le remplacement, l’autre au bas du papier récapitulant le nombre d’heures effectuées par l’agent de remplacement et le tour est joué.» Faire appel à un agent de remplacement est donc selon Hervé Pouvreau, un jeu d’enfant. Un jeu d’enfant qui peut permettre aux agriculteurs de passer plus de temps avec leur progéniture. Vacances, congé paternité mais aussi remplacement en cas d’accident ou de formation, main-d'œuvre en période de surcharge de travail, le SR 79 satisfait à tous ces motifs. D’ailleurs Hervé, associé avec son frère au sein du Gaec du Noureau à Niort Sainte-Pezenne (140 ha, 500 000 litres de lait), a fait appel au SR 79 pour tous ces motifs. «Le Service de remplacement est essentiel au milieu agricole», déclare celui qui a déjà planifié ses prochains congés. «Je trouve même, aujourd’hui, inadmissible de ne pas partir en vacances! Il ne faut pas se croire indispensable, il faut apprendre à déléguer. De plus, grâce aux aides, ce n’est pas un service qui grève le budget de l’exploitation», déclare Hervé, ancien président du SR 79.
Lors des semis ou des ensilages par exemple, le quadragénaire n’hésite pas à faire appel au Service de remplacement. « Ce sont souvent les mêmes agents, comme cela, ils connaissent bien le fonctionnement de l’exploitation », conclut Hervé qui encourage chaque agriculteur «à essayer une fois».