Machinisme, une filière en développement
Dans la mouvance d'une agriculture communiquant positivement sur ses filières, le machinisme agricole a organisé un colloque pour mettre en avant ses atouts.
Les métiers du machinisme sont en pleine expansion, et ils le font savoir de plus en plus clairement à l’occasion du Salon de l’Agriculture Nouvelle-Aquitaine. Le ring Innov’Show, créé en 2015, accueille à chaque édition des nouveaux matériels et propose baptêmes de conduite et démonstrations grandeur nature. Depuis l’an dernier se sont ajoutées des machines spécifiques à l’agroforesterie, avec la complicité du CFPPA de Bazas.
C’est aussi en 2018 que s’était déroulée la première journée de l’agromachinisme. Celle-ci a évolué dans le format pour cette nouvelle édition du SANA. Ce jeudi 06 juin s’est ainsi tenu un colloque sur l’agromachinisme et l’agroforesterie. « L’an dernier, le but était de faire une photographie statique. Cette année, on a essayé d’apporter une vision plus dynamique et positive à travers les témoignages », explique Hubert Cazalis.
Le cluster machinisme (47) dont il est l’animateur est l’un des partenaires de cette journée. «On veut renforcer encore notre communication sur les métiers du machinisme, qui se sont mis en marche. On a envie de montrer cette modernité qu’il y a dans nos métiers, nos formations, et nos emplois», continue-t-il. Rien de tel que les jeunes pour s’adresser à de futures recrues du secteur. Une série de témoignages a permis de s’en rendre compte.
«Une formation en apprentissage, c’est apprendre à l’école, mais aussi en entreprise. Cela permet de se forger une expérience, un bagage professionnel intéressant pour la suite. Il y a des avantages clairs, même si ce sont des efforts à consentir, et qu’il faut être sûr de ce que l’on fait », explique Michel Guillory, apprenti chez Groupe Agri 33. Un point de vue partagé, notamment sur l’état d’esprit nécessaire dans ces filières.
De multiples opportunités
La voie de l’apprentissage a été mise largement en avant par les organisateurs. «C’est la bonne formule. On apprend à l’école, mais tant que l’on n’a pas pratiqué, tant que l’on ne s’est pas retrouvé au pied du mur, on ne sait pas faire», remarque Serge Chiappa, éleveur ayant pris un apprenti sur son exploitation. «À nous d’ouvrir nos portes aux jeunes qui ont envie. La clé de la réussite, c’est la passion du métier», prolonge-t-il.Il faut pour cela être capable de se projeter un minimum autour de son futur projet de développement. «J’ai un projet de reprise de l’exploitation familiale, et j’ai fait deux BTS en apprentissage, un premier en viticulture œnologie, et un deuxième en cours sur le machinisme. Avec l’évolution actuelle, ce secteur devient très technique», témoigne le jeune apprenti Pierre Sartron. La modernité de la filière, un atout pour l’avenir.
Pour aborder cet aspect, séduisant pour recruter un nouveau public, des initiatives de formation se créent, comme «L’école de la vigne» de la MFR de Saint Yzans, ou les chantiers «Nouvelle Chances» du CFPPA de Bazas. Malgré tout, la filière a encore du mal à recruter. «C’est en étant ensemble sur une communication positive autour de la modernité et de la technicité que l’image changera», estime Dominique Graciet.
Hubert Cazalis rejoint le président du SANA : « Il faut que la société comprenne que dans la palette des choix d’orientation d’un collégien, les métiers de l’agriculture et du machinisme sont comme les autres ». Il y a encore du chemin à faire. « Les jeunes en situation d’emploi ou en formation doivent nous aider pour montrer le caractère innovant du métier, avec toute l’ingénierie et le matériel connecté », conclut l’animateur du cluster machinisme.