Maîtriser le développement végétatif des pommiers pour simplifier les tâches
La création de vergers étroits, notamment par la plantation d’arbres biaxes, fait l’objet d’un programme expérimental. En Deux-Sèvres, un verger d’étude est en création. A la station expérimentale de La Morinière les premiers hectares ont été plantés cet hiver.
La taille est une étape fondamentale dans le développement d’un verger. « Le geste est technique. Et, bien souvent, il est difficile d’en définir clairement les contours auprès des saisonniers embauchés pour l’exécuter », constate Christophe Bellenger, technicien du groupement Label’Pom à Secondigny. Simplifier ce geste, et en même temps ceux de l’éclaircissage et de la cueillette, est un objectif pour l’expert. Depuis quelques années, un groupe de travail dont il est l’un des membres, cherche des solutions. « L’arbre biaxe, parce qu’il est étroit, présente des atouts intéressants », juge-t-il.
Des arbres moins vigoureux
Développée en surgreffage depuis déjà quelques années, la physionomie multi-axes présente de belles réussites. Elle permet une certaine maîtrise du développement végétatif de l’arbre. Un véritable mûr végétal étroit peut alors aisément être créé simplifiant ainsi toutes les interventions.
Une étape supplémentaire sera franchie par la création de vergers plantés d’arbres biaxes croit le technicien. « Un travail est actuellement en cours avec les pépiniéristes français ». Au sujet Biaxes, issu du rabattage, Christophe Bellenger préfère le biaxes issu de l’écussonnage. Un verger d’essai d’un demi-hectare doit voir le jour prochainement chez Patrick Pied. Une expérimentation locale. « La station de La Morinière en Indre et Loire se lance dans un programme de recherche. Temps d’intervention, productivité à l’hectare, qualité des fruits produits… tout y sera analysé », certifie l’intéressé.
Le technicien impatient de voir de nouvelles solutions techniques offertes aux arboriculteurs est assez optimiste. Il décrit la configuration du verger qu’il va mettre en place prochainement sur la parcelle test de Secondigny (*). « La densité par hectare sera d’environ 2000 arbres quand elle est de 2250 en axe unique. Le potentiel de production je crois sera le même et la qualité de fruits je l’espère améliorée par une meilleure exposition à la lumière ». Mais là où la profession a le plus à gagner selon Christophe Bellenger, c’est dans l’optimisation des temps d’interventions. « Simplifier le chantier de taille, c’est simplifier les étapes de recrutement, certifie-t-il. Les employeurs font face à une main-d’œuvre qui n’a pas les compétences. La taille est un geste très technique. Passer les consignes est de plus en plus difficile ». Avec des arbres moins vigoureux, le développement est contenu. « Dès lors la consigne devient très simple. Elle se résume à : coupez les plus grosses branches. Les étapes d’éclaircissage et de cueillette gagnent également en confort. L’arbre étant étroit, il est plus accessible ».
Plus simples, les différentes interventions seront à n’en pas douter plus rapides. Chaque heure gagnée sur le chantier de taille, d’éclaircissage ou la cueillette, contribue à l’amélioration de la marge. Un objectif qui fédère.
(*) 5 ou 6 au total seront implantées dans différentes régions de France. Elles permettront, avec le travail conduit à la station expérimentale de La Morinière, d’abonder en informations le programme de recherche.