Lait de chèvre
Manifestation à Soignon contre la baisse du prix du lait de chèvre
Des éleveurs de chèvres ont manifesté contre la baisse du prix du lait de chèvre dans le groupe Eurial-Poitouraine. Le groupe justifie sa position par la baisse de la consommation de fromages et la hausse des livraisons de lait.
Une bonne cinquantaine d’éleveurs de la région a participé à une manifestation à la laiterie de Soignon, le 20 mai. Ils dénoncent la baisse de 38€ / 1000 litres sur les livraisons d’avril, soit près de 7% sur le prix de base. Si le groupe Eurial-Poitouraine était visé, c’est parce que la baisse y est plus sévère qu’ailleurs : 29 euros pour Lactalis, 20 euros pour le Glac, de source FDSEA.
« Ces baisses ne sont pas justifiées », clament les éleveurs bien au fait toutefois des stocks de caillé accumulés depuis quelques mois. « Ils s’expliquent par les pertes de marchés à l’export, dans la restauration hors domicile pour les produits de base et maintenant en GMS pour les premiers prix à cause de la baisse de la consommation », explique Eurial.
Mais il y aurait aussi le manque de compétitivité. « Alors qu’en France nous avons continué à augmenter le prix du lait en 2009, nos concurrents hollandais et espagnols l’ont diminué », poursuit Eurial, à tel point que désormais l’écart de prix entre les deux pays d’une part et la France d’autre part atteindrait 30%. Sur la même année, la collecte a progressé de + 9,1% et cette tendance se confirme sur ces derniers mois.
C’est dans ce contexte que se poursuivent les discussions pour faire accepter un plan d’assainissement du marché avec contribution des éleveurs, des entreprises et de l’Etat. Ce projet défendu par la FRSEA
« coûterait bien moins cher que la baisse des prix », insiste Thierry Jayat, président de la section lait de chèvre de la FDSEA des Deux-Sèvres. « Les coopératives partagent nos idées. Elles sont prêtes à continuer les discussions pour trouver une solution acceptable par tous », a-t-il pu constater.
Séquestration condamnée
Dans un communiqué, Eurial dénonce la séquestration de cinq administrateurs et collaborateurs, « par une quinzaine de producteurs caprins pour la quasi-totalité étrangers au groupe » et leur « comportement violent », dans la nuit du 20 au 21 mai. Elle qualifie de « harcèlement » et de « violence psychologique » leur comportement. Elle dénonce aussi « l’ingérence de personnes étrangères au groupe dans sa gestion et sa politique ».