Pose de la première pierre du BNIC
Marc Fesneau : « Le cognac, c’est la France ! »
Il faisait un temps magnifique lundi dernier à Cognac pour accompagner un geste symbolique en bords de Charente : la pose de la première pierre du futur siège du BNIC. Le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau avait promis d’être là. Promesse tenue devant un parterre d’élus et de professionnels de la filière.
Il faisait un temps magnifique lundi dernier à Cognac pour accompagner un geste symbolique en bords de Charente : la pose de la première pierre du futur siège du BNIC. Le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau avait promis d’être là. Promesse tenue devant un parterre d’élus et de professionnels de la filière.
En accueillant le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, le président de l’Interprofession Christophe Véral s’empresse de guider Marc Fesneau sur les quais de Charente, à deux pas du port de plaisance. « C’est ici que tout a commencé, c’est de là que partaient les premiers tonneaux de cognac vers le monde entier » s’enflamme le président du BNIC.
Cap ensuite sur le site proprement dit, face au Musée des Arts du cognac, dans un quartier emblématique de la cité des eaux-de-vie en plein renouveau. « Ce nouveau lieu traduit l’ambition de la filière Cognac et d’une transition environnementale réussie. En cette journée mondiale de l’environnement, deux annonces sont faites : la création d’Imagine Cognac, un dispositif ambitieux de recherche et développement environnementale au service du Cognac et de son territoire et le renforcement de la Certification environnementale Cognac avec l’objectif de couvrir la totalité de l’aire d’appellation d’ici 2028 (lire en encadrés) « C’est ici que va s’écrire l’avenir de notre appellation, au cœur de la ville de Cognac, ce nouveau siège de l’Interprofession sera le rendez-vous des professionnels et des collaborateurs, le siège du syndicat viticole et du syndicat des négociants, un lieu connecté au monde qui symbolisera le rayonnement du cognac et le développement de son territoire, ce sera aussi un nouveau signe d’attractivité pour la ville et sa région » explique Christophe Véral devant un maire de Cognac forcément ravi de voir se réaliser bientôt un projet dont on parle sérieusement depuis 2020.
Si ce projet est tourné vers l’avenir, c’est qu’il symbolise aussi la volonté de l’Interprofession d’aller « plus vite, plus fort et plus loin » en matière de développement durable, de transition écologique, énergétique et environnementale. Le cap est fixé à terme sur le maintien optimum de la biodiversité et une suppression des pesticides.
Une belle aventure humaine
« Le nouveau siège du BNIC c’est d’abord une belle aventure humaine ; la marque de notre attachement viscéral à nos racines, la magie doit opérer ici », ajoute Christophe Véral, sans omettre de glisser qu’après trois années record les ventes de cognac ont tendance à s’essouffler ces temps-ci. « Cette situation de ralentissement, nous l’avons déjà connue et nous avons mis en place les outils pour y faire face, la cyclicité de la filière cognac fait partie de notre histoire ». En donnant rendez-vous en 2025 pour l’inauguration de ce nouveau paquebot signé Jean-Michel Wilmote, Christophe Véral parle d’un « investissement dans la sérénité ». L’architecte reprend la balle au bond en insistant sur le caractère indémodable de sa création monolithique, ce classicisme contemporain qui incarne bien un produit cognac fait de tradition et de modernité. « J’ai conçu une architecture hors d’âge » conclut un Jean-Michel Wilmote qui aime surfer sur la terminologie cognac…
"Vous avez la chance de sortir des produits de qualité et vous avez une histoire à raconter, c’est essentiel pour conserver cet esprit de conquête qui vous caractérise »
Prudents mais confiants
Tout juste arrivé de Bordeaux où il venait de signer le plan d’adaptation du vignoble girondin face à la grave crise qu’il traverse, le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau a dû apprécier de se retrouver au cœur d’une filière qui pèse 3,8 milliards d’euros dans la balance commerciale française sur 17,2 milliards que représentent les vins et spiritueux français, « juste derrière l’aéronautique et juste devant la cosmétique ». Il a bien entendu salué un projet symbolique qui incarne l’engagement de la filière cognac dans la transition énergétique. Devant le président de Grand Cognac Jérôme Sourisseau (N.D.L.R. : un vieux complice de feu l’UDF), il a aussi évoqué le dossier Unesco, estimant que même s’il faudrait du temps les savoir-faire du cognac finiront par décrocher le Graal. « Avec votre Business Plan, vous avez la capacité à vous projeter et même si vous traversez des difficultés, vous savez toujours faire preuve de résilience ; en 2023 restons prudents mais confiants et mobilisés », a ajouté le ministre. « Comme d’autres produits alimentaires français, vous avez la chance de sortir des produits de qualité et vous avez une histoire à raconter, c’est essentiel pour conserver cet esprit de conquête qui vous caractérise ».
Comme Christophe Véral, Marc Fesneau a aussi beaucoup insisté sur les questions environnementales, saluant une filière cognac en avance sur les pratiques plus vertueuses. « Bien sûr il y a la décarbonation, la limitation des intrants, la maîtrise des énergies, les questions d’eau… sur tous ces sujets il faut avancer dans le dialogue et tout ne peut pas se faire dans un temps court, il faut des solutions concrètes comme vous le faites ici ». Et pour conclure ce beau moment et la salve des discours, Marc Fesneau a lancé un vibrant « le cognac, c’est la France ». Les Charentais n’en demandaient pas plus…