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Interview
« Nous irons plaider la cause de l’élevage à Paris »

Philippe Moinard, président de la Fnsea Poitou-Charentes.

Philippe Moinard met en garde contre le risuqe de décroissance « si on laisse les choses en l’état ».
Philippe Moinard met en garde contre le risuqe de décroissance « si on laisse les choses en l’état ».
© G. R.

Le 23 juin, la Fnsea appelle à un grand rassemblement des agriculteurs à Paris. La Fnsea Poitou-Charentes aussi ?
Cette journée a pour thème « l’élevage, grande cause nationale ». Nous voulons alerter les pouvoirs publics et nos concitoyens sur la situation de ce secteur essentiel de l’agriculture. Aujourd’hui, les éleveurs n’arrivent pas à tirer de revenu de leur activité. Au cours de ces deniers mois, nous avons organisé des manifestations départementales et régionales pour dire quelle était la situation de l’élevage qui cumule les handicaps : faible revenu, hausse des charges et contraintes environnementales. Le secteur laitier est particulièrement exposé, puisque pour le prix du lait de vache, les choses ne sont pas complètement abouties, et pour le lait de chèvre, le médiateur n’a pas fait son travail. Il est urgent de passer aux actes.

Pour le lait justement, est-ce seulement une question de rapport de force entre éleveurs et pouvoirs publics ?
Ce secteur souffre d’un manque de restructuration depuis trente ans. Nos outils ne sont pas compétitifs. On n’a pas anticipé la fin des quotas. Mais les pouvoirs publics ont leur part de responsabilité dans le toujours plus qu’ils demandent aux éleveurs, dans le domaine environnemental mais aussi avec une LME qui donne tous pouvoirs aux GMS. Il y a encore à faire sur la question des organisations de producteurs. La Dgccrf est plus prompte à faire le gendarme sur les prix entre producteurs et transformateurs que sur les marges arrières imposées par les distributeurs. Il faut que l’on puisse répercuter les charges sur nos prix de vente. Il nous reste très peu de marge de manœuvre. La productivité a compensé nos charges pendant longtemps. Aujourd’hui ce n’est plus le cas. On peut évaluer à 60% le débouché des céréales sur l’élevage. Le sort des uns et des autres est lié. Je pense qu’à surface égale, un éleveur génère deux à trois fois plus d’emplois !

Mais les caisses de l’Etat sont vides ?
Nous n’attendons par forcément des choix financiers de la part de l’Etat. Par contre, il peut arbitrer la répartition des marges dans les filières, sans pour autant que cela se fasse sur le dos du consommateur.
Par ailleurs, les agriculteurs, qu’ils soient éleveurs ou non, ont un point commun dans leurs revendications : donner du sens à leur activité. Si on laisse les choses en l’état, c’est la décroissance assurée. Individuellement, les éleveurs feront des choix économiques mais collectivement nous avons la responsabilité de l’aménagement du territoire et de l’emploi. Quoi de plus structurant que l’élevage pour les territoires ?
Sur l’environnement, il ne faut pas faire n’importe quoi, nous en convenons. Mais retenons seulement les mesures qui ont une réelle efficacité. On en est loin.

Le 23 juin, vous appelez tous les agriculteurs à défendre la cause de l’agriculture ?
Qu’elles que soient nos productions, nous avons les mêmes raisons de dire que l’élevage est une grande cause nationale. L’après-midi, nous expliquerons pourquoi aux Parisiens.

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