Syndicat
« Oser le revenu pour les agriculteurs »
Mardi 22 juin, le bureau de la Fnsea 79 a été renouvelé à mi-mandat. Elus respectivement président et secrétaire général, Denis Mousseau et Nicolas Gaborieau souhaitent investir les 19 mois de mandat restants à représenter et défendre « l’ensemble des adhérents du département ».
Mardi 22 juin, le bureau de la Fnsea 79 a été renouvelé à mi-mandat. Elus respectivement président et secrétaire général, Denis Mousseau et Nicolas Gaborieau souhaitent investir les 19 mois de mandat restants à représenter et défendre « l’ensemble des adhérents du département ».
L’un est céréalier, l’autre éleveur. L’un habite au sud des Deux-Sèvres, l’autre au nord. Pourtant, Denis Mousseau et Nicolas Gaborieau, fraîchement élus aux fonctions de président et secrétaire général de la Fnsea 79, se définissent comme un binôme complémentaire et complice. Pour Agri 79, ils détaillent leur feuille de route.
Les objectifs du mandat
D’une voix unanime, les nouveaux élus veulent : « Défendre l’ensemble des adhérents et des productions du département ! ». On les interroge séparément, mais on croirait qu’ils se sont passé le mot. Une cohérence prometteuse. Le bureau, élu mardi 22 juin, concentrera ses efforts sur deux thèmes prépondérants : la défense du revenu des agriculteurs et la restauration d’un climat de confiance entre l’agriculture et le grand public.
« Le temps restant au mandat est court (jusqu'en 2023), précise Nicolas Gaborieau. Mais l’équipe est mobilisée et déterminée à faire bouger les curseurs ». Pas de temps à perdre pour Denis Mousseau qui veut voir « aboutir les grands projets en cours et ramener de la sérénité dans les campagnes. »
Défendre le revenu des agriculteurs
Pour toutes les filières, « le vrai combat, c’est le prix » assène Nicolas Gaborieau. La défense des prix à la production, oui, mais comment ? « Nous plaçons beaucoup d’espoir dans la nouvelle mouture de la loi Egalim, présentée le 24 juin à l’Assemblée Nationale. La première version n’était pas suffisamment aboutie, juge Denis Mousseau. Egalim II devra permettre d’établir une rémunération cohérente avec le coût de production. »
A la condition d’harmoniser, au niveau de chaque filière, les modes de calcul et la lecture de ces coûts de production. Quant à faire appliquer cette loi sur l’équilibre des relations commerciales, les élus se disent « prêts à recourir à l’action juridique, au niveau départemental ou national ». Un enjeu fondamental pour consolider la production agricole, le « socle de revenu » des exploitations.
Le syndicat veut aussi encourager les sources de diversification :
« les marchés de niches existent et sont porteurs, observe Denis Mousseau. Petit débouché ne veut pas dire qu’il faut s’en priver. La demande de consommation crée de nouveaux segments et notre ambition est d’y répondre ».
Productions à valeur ajoutée, vente d’énergies ou de crédits carbone, « autant de compléments que nous devons aller chercher : il faut oser le revenu pour les agriculteurs ».
Les relations avec le grand public
Le dialogue entre agriculteurs et riverains peut être un exercice d’équilibriste. Pourtant, il faut le provoquer, selon Nicolas Gaborieau : « ça fait désormais partie du job, plaide-t-il. Il est nécessaire d’ouvrir les exploitations, d’aller au-devant de nos concitoyens. »
Les élus témoignent de la nécessité de « restaurer un climat de confiance », le sentiment de défiance résultant souvent d’une incompréhension des pratiques agricoles. Les démarches individuelles seront épaulées prochainement par une campagne de communication destinée au grand public, promet Denis Mousseau : « les pratiques vertueuses doivent être mises en avant. »
Le premier dossier sur la table
A peine élus, le nouveau président de la Fnsea79 et son secrétaire général sont entrés dans le vif du sujet d’un mandat au service de la profession. « Les intempéries de ce mois de juin nous y ont contraints. Nous avons invité le préfet à venir constater les dégâts des récents orages, et nous lui demanderons aussi de procéder au dégrèvement de la TFNB (Taxe Foncière sur le Non-Bâti) pour les agriculteurs touchés par cet épisode », soulignent-ils.
Plus largement, les aléas climatiques pèsent aujourd’hui fortement sur les productions. Nous serons partie prenante dans la cellule de crise formée par la préfecture à ce sujet. D’une manière générale, nous devons encore affirmer l’importance de notre secteur d’activité auprès des élus territoriaux et obtenir le soutien de toutes nos agricultures, piliers incontournables de l’économie deux-sévrienne. »
Denis Mousseau
Nicolas Gaborieau