Délinquance
Ouvrir l’œil et sécuriser son exploitation contre les vols
Derrière l’atteinte aux biens, il y a toujours une victime. En l’occurrence, l’agriculteur pour les vols commis sur les exploitations.Aussi, le groupement de gendarmerie prodigue des conseils pour s’en prémunir.
Dans l’Hexagone, le nombre de vols commis dans les exploitations était en augmentation entre janvier et mars 2014 par rapport à la même période l’année dernière (lire ci-contre). Que disent les statistiques en Deux-Sèvres?
Rémi Gagnard, chef d’escadron et officier adjoint chargé de la police judiciaire du groupement de gendarmerie des Deux-Sèvres : Cent quarante-quatre faits ont été constatés en 2013 contre 150 en 2012 et 121 en 2011. Cela est relativement stable pour un phénomène qui existe depuis vingt-cinq ans environ. Ce sont essentiellement des atteintes aux biens qui représentent sur le plan départemental 1,7% de la délinquance générale et 2,8% de l’ensemble des atteintes aux biens.
Combien de faits élucidés ?
R. G. : Ce sont des vols sans effraction la plupart du temps donc plus difficiles à élucider car il n’y aucune empreinte. Cependant 110 d’entre eux ont été élucidés. Sur ces 144 faits, une quarantaine environ concerne les vols de métaux, 25 des vols de carburant, 25 des vols d’outillage et le reste concerne les vols d’animaux, de récolte (dont la moitié d’une parcelle de tournesol moissonnée puis dérobée) ou de véhicules (3 en 2013 dont 2 quads et un tracteur). S’agissant du vol d’animaux, la majorité est des volailles puis des ovins notamment les brebis quand elles sont pleines.
On imagine des profils de voleurs aussi variés que l’est la nature des faits?
R. G. : Effectivement, cela va du «petit» délinquant local pour les vols de carburants ou de métaux à une véritable délinquance organisée pour les vols de gros matériels. Quant à la périodicité, ces délits ont cours tout au long de l’année et la zone départementale la plus affectée est le sud. La moitié des faits s’y déroulent, cela reflète la délinquance générale. L’accès aux autoroutes y est sans doute plus facile.
Quels conseils donner aux agriculteurs en cas de préjudice subi ?
François Bourdajaud, capitaine chargé du renseignement : Surtout ne toucher à rien et contacter immédiatement la gendarmerie. S’agissant de la prévention, l’agriculteur peut faire installer des caméras de surveillance, sauvegarder le contenu de son ordinateur sur un autre support, signaler à la gendarmerie un véhicule qui rôde aux alentours de son exploitation... Nous avons élaboré un flyer de prévention des atteintes en milieu agricole ou tout cela est recensé. Il a déjà été remis à nombre d’agriculteurs et il est disponible à la MSA. Il est également possible de prendre contact avec le référent sûreté (*) qui établira un constat précisant si l’exploitation est vulnérable ou non. Cela permet ensuite à l’agriculteur d’améliorer certains points. Enfin, un dispositif d’alerte a été mis en place conjointement par le groupement de gendarmerie et la chambre d’agriculture. Dès qu’un vol est commis, la gendarmerie le signale à la chambre d’agriculture qui alerte par SMS ou par mail les agriculteurs du département.
(*) referent-surete-ggd79@gendarmerie.interieur.gouv.fr
Autres contacts : 05 49 28 63 00 ou ggd79@gendarmerie.interieur.gouv.fr