OZ 440, le robot autonome qui désherbe
Travailler avec un robot pour le désherbage en maraîchage, c’est possible. Une démonstration a été faite à Thézac, par Agrisem, dans le cadre du programme Vert l’Avenir du Négoce agricole Centre-Altantique.
Dans les rangs de salades du maraîcher Johan Bernardin, à Thézac, le robot OZ 440, en démonstration, se débrouille. Tout seul. Certes, le terrain a été un peu préparé, car ici c’est caillouteux et quelques données ont été paramétrées dans l’ordinateur de bord. Samuel Kleinpoort, technico-commercial chez Agrisem, appuie sur la télécommande et le robot part désherber. Au bout du rang de salades, il fait demi-tour pour passer au suivant. Lorsque le travail est terminé, un SMS est prévient. « Ce robot est destiné aux maraîchers conventionnels ou bios, aux pépiniéristes, aux producteurs de semences, de fleurs coupées ou de plantes aromatiques et médicinales. Il est le seul robot de désherbage commercialisé », précise le technicien. Il est autonome et doté de deux caméras pour guidage automatique et un radar d’une précision de 2 cm. « Ici, pas besoin de GPS. » Le robot est sécurisé : il s’arrête si une personne ou un objet est devant lui. Il peut supporter une charge de 90 kg et tracte jusqu’à 350 kg. Il est doté de quatre moteurs électriques de 0,5 Cv chacun. La batterie lithium offre 10 h de fonctionnement. Des outils peuvent y être apportés comme la herse-étrille basse, les dents droites, le ressort de torsion, la brosse de buttage, le soc de binage et des outils de transport pour aider à la récolte. Le débit de chantier est de l’ordre de 8000 m2/jour. « Il nécessite peu d’entretien », prévient le technicien.
Ce robot de désherbage répond au programme de valorisation des bonnes pratiques en agriculture « Vert l’avenir », initié par le Naca, Négoce agricole Centre Atlantique, organisateur de cette matinée de démonstration.
Moins de pénibilité
« Ce robot s’inscrit dans différentes pratiques innovantes en agriculture », explique Nicolas Durlicq, le directeur d’Agrisem, filiale de la coopérative CEA. Le gain de temps est une demande forte des maraîchers. L’efficacité et l’efficience sont recherchées au sein des exploitations. Ce type de robot peut y répondre. Le directeur prévient : « il ne remplace pas l’homme, il travaille pour l’humain. » Il permet une économie de 500 h de travail de binage par an. Autre avantage, une réduction du paillage et des herbicides. « On peut arriver à une réduction de 90 % d’herbicides », explique Samuel Kleinpoort. L’aspect agronomique est aussi mis en avant, avec une meilleure résistance à la sécheresse, aux maladies et au stress.
Le robot offre aussi une amélioration des conditions de travail. « Moins de tâches pénibles, répétitives, moins de charges à porter, sont des atouts importants. La MSA a travaillé avec Naïo sur l’aspect santé. Si les arrêts de travail diminuent, les cotisations pourront aller sur d’autres besoins, notamment l’amélioration de l’aspect emploi » souligne le directeur.
Sur la zone de chalandise d’Agrisem, 7 robots ont été vendus, dont un en Charente-Maritime. Certes, le prix peut paraître élevé (27 000 €), mais des aides de la Région, via le PCAE et la MSA, peuvent être octroyées. « Il ne faut pas regarder que le coût, mais aussi la pénibilité, les conditions de travail, l’impact environnemental. C’est un ensemble qu’il faut prendre en compte », prévient Nicolas Durlicq. À Agrisem, on estime qu’il faut « une démarche volontaire de l’agriculteur. Il y a toute une réflexion globale, psychologique à avoir. Investir dans un robot, c’est aussi mettre en place une nouvelle méthode de travail, apprendre à travailler avec lui, préparer son sol, réaliser un travail en amont. Notre volonté est de mettre l’agriculteur dans des conditions idéales. Nous l’accompagnons dans le programme de l’outil, le suivi de la culture et le conseil tout au long du cycle de production. ». Une attention à l’humain en adéquation avec les valeurs qu’Agrisem promeut.