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Permis de chasse
Par passion ou par besoin, ils passent leur permis de chasser

Axel, 15 ans, passionné de chasse, se prépare à l’épreuve quand Thierry, agriculteur de 52 ans, s’est soumis à l’examen dans le but de protéger ses cultures des nuisibles.

Le 8  septembre, jour de l’ouverture, Axel Poupin, 15 ans, épaulera pour la première fois un fusil en situation de chasse.
Le 8 septembre, jour de l’ouverture, Axel Poupin, 15 ans, épaulera pour la première fois un fusil en situation de chasse.
© N.C.

Il n’y a pas d’âge pour passer son permis de chasser. Le doyen des diplômés du département a 78 ans. Les plus jeunes, comme Axel, ont 16 ans, l’âge minimum requis. Pour d’autres l’envie ou le besoin vient plus tard. C’est le cas de Thierry Lucas. Cet agriculteur aura attendu son 52e anniversaire pour décrocher le permis lui permettant de lutter en toute légalité contre les nuisibles qui chaque année s’attaquent aux cultures.
Le 8  septembre, jour de l’ouverture, Axel Poupin, 15 ans, épaulera pour la première fois un fusil en situation de chasse. Ce geste, l’adolescent le connaît bien. Depuis cinq ans, chaque dimanche pendant la saison, il accompagne son grand-père Christian sur le secteur de Bouillé- Loretz. La traque du gibier le passionne. Cette année, c’est sous sa gouverne que les chiens travailleront.
Ce mardi 23 juillet, au terme d’une demi-journée de formation dispensée par la fédération départementale de la chasse, Axel obtient son habilitation. Elle sera bientôt validée par l’Office national de la chasse et de la faune sauvage. Les règles de maniement de l’arme et de sécurisation des actions de chasse acquises, le jeune collégien est autorisé à pratiquer pendant un an la chasse accompagnée. Son grand-père veillera à ce que son dauphin acquière les bons réflexes pour sa sécurité, celles des promeneurs et des autres chasseurs. Au terme de la saison, son 16e anniversaire en perspective, Axel mettra le nez dans le manuel du bon chasseur. Dès que possible, il passera son permis de chasser.
Comme Axel, ils sont une quarantaine chaque année à participer aux sessions gratuites de formation pilotées par David Berthonneau, technicien à la fédération départementale. Ces futurs chasseurs évoluent pendant un an sous la surveillance d’un tuteur qui doit avoir plus de cinq ans de permis. C’est une période de découverte de la chasse. « Le fusil en main, nous sortons du cadre de la balade. Le chasseur est à l’affût. Il est concentré sur son objectif, doit être vigilant. Chasser n’est pas une simple promenade », alerte Christian confiant par ailleurs quant aux affinités d’Axel pour ce loisir.

Les corbeaux pour cibles
Thierry Lucas, 52 ans, n’est pas un passionné de chasse. Pourtant, au printemps - comme candidats chaque année - il s’est soumis aux épreuves obligatoires du permis. Exploitant agricole, il a dépensé 42 euros pour s’inscrire à l’examen, a consacré une journée et demie aux formations théorique et pratique. Puis deux fois une demi-journée pour les épreuves. « Les mises en situation de chasse sont vraiment délicates, juge le titulaire du permis. Aucune concession n’est faite quant au respect des règles de sécurité tant dans la manipulation de l’arme que dans les actions de chasse. »
En septembre, pour la seconde fois, Thierry validera son permis. Il lui en coûtera 155 euros. Contrairement à la majorité des chasseurs, il échappera au droit d’accès au territoire de chasse des Acca. « 70 à 80 euros par chasseur », annonce David Berthonneau. Thierry n’envisage pas la traque des faisans, perdrix ou autre lièvres mais veut protéger ses cultures. Dès ce printemps, guidé par un garde-chasse, l’agriculteur installé à Niort Sainte-Pezenne a épaulé pour défendre son revenu. Corbeaux et corneilles ont été sa cible. De mars à juillet, après déclaration à la préfecture, avec son confrère et voisin Serge Giraudeau, à poste fixe, sur une journée, ils tirent quelques sujets. Une action de chasse qui a vocation à réguler les populations mais également à éloigner cette faune destructrice des semis. « Laissés sur place, les cadavres tiennent les populations à distance. Ces oiseaux ont une certaine conscience du danger », juge l’agriculteur.
Agir efficacement à l’intérieur du cadre réglementaire est à l’origine de la démarche engagée par l’exploitant. « C’est efficace et pas plus coûteux que la multiplication des effaroucheurs », argumente-il.

 

En bref

- Toute personne qui décroche son permis de chasser bénéficie, la première année de chasse, d’un tarif préférentiel sur la validation annuelle du permis. Validé pour l’ensemble du territoire français, il ne lui en coûtera que 84 euros. 
- La fédération départementale de la chasse promeut l’opération nationale baptisée « Un dimanche à la chasse ». « C’est une invitation lancée par les chasseurs aux non-chasseurs », pose Guy Guédon, président de la fédération départementale de la chasse. L’occasion de découvrir la réalité de cette passion qui chaque dimanche amène 13 550 personnes à valider leur permis de chasser. « Ce temps convivial organisé sous couvert des Acca est une ouverture sur des aspects souvent peu connus du grand public. La chasse c’est aussi la découverte des espèces, les règles de sécurité, la promenade dans la campagne, le travail des chiens… », énumère le chasseur responsable. Ces actions dont la mise en œuvre est laissée à l’initiative des sociétés de chasse peuvent faire évoluer le regard de la société sur ce milieu méconnu et «pourtant si essentiel pour réguler, gérer les populations d’animaux qui vivent sur notre territoire».

Ouverture

Le tour des populations

“Perdrix et faisans ont été victimes de cet hiver et de ce printemps calamiteux », précisent Guy Guédon et Claude Jarriau, respectivement président et directeur de la fédération de la chasse des Deux-Sèvres. L’humidité et le manque d’insectes ont affaibli les adultes et perturbé la reproduction. « Il y a ça et là quelques colonies, mais c’est une année à oublier le plus vite possible. » Côté lièvres, tout s’annonce bien. « Malgré la météo, l’indice kilométrique est en hausse. Il y aura du lièvre partout. » Pour le lapin de garenne, la situation sera hétérogène.
Le pigeon ramier, espèce à la population en forte croissance, proposera une couverture satisfaisante à l’ouverture. Pour la tourterelle des bois et la caille, la situation est incertaine en raison de la nidification tardive.  Côté grands gibiers, les populations sont en densités raisonnables. « Le travail engagé avec les comités locaux de vigilance permet une régulation efficace des populations », juge Guy Guédon. Pour le chevreuil, le plan de chasse triennal suit son cours. Pour le sanglier dont l’ouverture de la chasse a eu lieu de 15 août les effectifs semblent contenus.

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