Parce que le pire est possible, la performance est nécessaire
Les acteurs économiques, conscients des difficultés d’une année 2016 qui cumule mauvais temps, mauvaise récolte et mauvais prix, travaillent ensemble pour que naissent des solutions.
Coopératives et négociants invités à s’exprimer sur la situation économique agricole manifestent de vives inquiétudes. Quels que soient leurs secteurs d’activités, céréales, lait, viande, tous les opérateurs craignent pour l’avenir de 10 % des exploitations, « peut-être 15 % », avance Alain Lebret, président de Terra Lacta. Les phénomènes cumulés de marchés dépressifs et d’une météo peu propice aux rendements ont, cette année, violemment affecté la rentabilité des exploitations.
Thierry Lafaye, directeur général d’Océalia, précise le contexte en évaluant une collecte 2016 (récoltes d’été et d’automne cumulées) inférieure en volume de 17 % à celle de l’année 2015. « Malheureusement, parce que la récolte mondiale est élevée, les prix ne compensent pas le manque de quintaux. Ils sont restés bas pour la troisième année consécutive », analyse Jean-Guy Valette, directeur du Négoce agricole Centre Atlantique. La durée du phénomène fragilise toutes les exploitations et cela, quelle que soit leur production. Spécialisées ou de polyculture élevages, toutes les fermes sont asphyxiées par la conjoncture. Celles qui sont déjà à bout de souffle risquent de ne pas s’en remettre.
Aucun marché, « celui du lait de chèvre mis à part », précise Alain Lebret, n’apporte de bouffée d’oxygène. « La demande mondiale n’est pas à la hauteur des attentes. En viande, les différentes espèces se font de la concurrence. Sans un apurement des stocks et un travail sur la maîtrise de la mise en marché, les cours vont traîner à remonter malgré toutes les bonnes volontés politiques », juge Abel Lumineau, président de la Caveb.
Plus d'infos dans le journal Agri 79 du 30 septembre 2016