Crispation
Passe d'armes précoce entre Leclerc et les agriculteurs
Les négociations commerciales qui commencent s’annoncent difficiles ».
Cette prédiction a été formulée le 2 septembre par la présidente de la Fnsea Christiane Lambert, quelques jours après que Michel-Édouard Leclerc a dénoncé une « spéculation » sur les prix des matières premières.
Le 27 août, ce dernier avait promis sur BFMTV de « castagner les multinationales » et de « ne pas laisser passer les hausses spéculatives ».
« C’est inacceptable que les agriculteurs soient les seuls à supporter les augmentations de charges », poursuit-on à la Fnsea.
« Non, monsieur Leclerc, la hausse des charges n’a rien d’une spéculation de la part des producteurs de lait », rétorquait la FNPL par communiqué le 1er septembre, évoquant une « flambée des prix des aliments, de l’énergie, des engrais et des services sans précédent depuis 2010 ».
La proposition de loi Besson-Moreau (dite Egalim 2) est censée décaler d’un mois le démarrage des négociations.
S’appuyant sur des données des fournisseurs de la grande distribution, la présidente de la Fnsea a cité l’exemple des volailles : leur coût de production au niveau de la filière serait en hausse de 12,5 %, sous l’effet de la flambée des céréales, des emballages (plastique, carton), des huiles et de l’énergie. « En face, les distributeurs répondent que ce ne sera pas plus de 2 % [de hausse] », affirme l’éleveuse du Maine-et-Loire. « C’est inacceptable que les agriculteurs soient les seuls à supporter les augmentations de charges », poursuit-on à la Fnsea.