Paul François : « Je ne suis pas tout à fait au bout de mon combat »
Le Charentais Paul François, céréalier de 54 ans à Bernac, publie un livre sur son combat d’une décennie face à Monsanto jugé responsable de son intoxication à un pesticide. Coécrit par Anne-Laure Barret, « Un paysan contre Monsanto » est sorti hier aux éditions Fayard.
Pouvez-vous nous parler de la genèse de votre premier livre sorti hier aux éditions Fayard ? Quels messages avez-vous souhaité transmettre ?
Paul François : J’ai souvent été sollicité par des maisons d’édition pour écrire un livre sur mon histoire. Mais je ne me sentais pas forcément prêt pour cela. Il y a un an environ, j’ai rencontré les éditions Fayard et Anne-Laure Barret, la co-auteur du livre. Elle est fille d’agriculteur alors elle a vite compris mon parcours : tous les deux, on s’est bien entendus, donc j’ai commencé à réfléchir à ce livre en novembre 2016. En décembre, je démarrais l’écriture qui a duré trois mois. Dans ce livre, j’ai voulu expliquer au grand public ce que c’est le métier d’agriculteur, donner de la visibilité à notre profession et être transparent sur mon engagement. Je crois que beaucoup d’agriculteurs peuvent se reconnaître dedans. Je ne dis pas que je représente tous les agriculteurs, loin de là, mais mon histoire peut faire écho à d’autres, à toute une génération qui croyait que les produits chimiques c’était l’avenir. Dans les 80 et 90, je ne voyais pas comment on pouvait faire autrement ! Il ne faut pas renier cette histoire, sincèrement, je m’y retrouvais très bien dans ce fonctionnement.
Avec le vote, initialement prévu le 25 octobre, des États membres sur la reconduction du glyphosate, votre livre a suscuité l'enthousiasme des médias nationaux (Le Parisien, Libération France 2…). Mais le glyphosate, n’est-il pas l’arbre qui cache la forêt ?
P. F. : Je n’imaginais pas qu’à la sortie du livre il y aurait autant de demandes. C’est très bien de parler du glyphosate. Cette molécule est l’une des plus vendues dans le monde, et, en plus, derrière ce produit, il y a la multinationale Monsanto, encore inconnue du grand public il y a une dizaine d’années. Mais pendant que l’on débat sur ce produit, on ne se...
...Lire notre interview complète dans l'édition du 26 octobre de La Vie Charentaise.
Paul François compte poursuivre son combat contre Monsanto. Pour cela, il fait appel au financement participatif : https://www.okpal.com/fairecondamnermonsanto. Lancée le 22 octobre, la collecte a déjà récolté 20 180 € au 26 octobre.