Peupliers : Favoriser les plantations pour maintenir les surfaces
La région Nouvelle-Aquitaine a actualisé en janvier dernier les aides destinées à la plantation ou replantation de peupleraies. L’objectif est de conserver un potentiel de peupleraies suffisant pour répondre aux besoins de l’industrie.
La Nouvelle-Aquitaine est, en France, l’une des principales régions productrices de peupliers, avec 21 % de la surface peuplière nationale. Avec un volume de 512 000 m3 récolté en 2018 (sous forme de bois d’œuvre), la production des douze départements a été plus que doublée en à peine une décennie (255 000 m3 produits en 2005). Pourtant, à en croire Alain Rousset, technicien à l’antenne de Saintes du Centre régional de la propriété forestière (CRPF) et spécialiste de cette culture, la filière « commence à être déficitaire : on récolte plus qu’on ne plante ». Les chiffres qu’il avance prouvent ses dires : plus de 2500 ha de peupleraies sont abattus chaque année, et seulement 1800 ha sont replantés. Or, l’industrie recherche particulièrement ce bois, particulièrement utilisé pour produire du contreplaqué ou des emballages légers via la technique du déroulage, qui représente deux tiers des usages.
Par conséquent, la région Nouvelle-Aquitaine a mis en place deux dispositifs d’aide pour la filière. Hérités de l’ancienne région Poitou-Charentes qui les avait lancés il y a dix ans, ces aides ont été actualisées en janvier dernier pour élargir le plan à davantage de propriétaires forestiers et « combler au mieux ce déficit », explique Alain Rousset. L’une est destinée à la replantation de peupleraies coupées, l’autre à la première plantation de nouveaux terrains. Pour le reboisement, l’aide est de 700 € par hectare, tandis que pour le boisement elle est de 500 € par hectare. « Pour ces deux dispositifs, la surface minimum éligible est de 0,5 ha, en un seul îlot », indique Alain Rousset. Avant janvier dernier, c’était 1 ha minimum, une surface correspondant à la moyenne du patrimoine forestier en Nouvelle Aquitaine... Souvent divisé en plusieurs parcelles. Davantage de propriétaires devraient donc pouvoir bénéficier de ces subventions à l’avenir. L’aide forfaitaire est conditionnée à la réalisation de l’élagage à 3,50 m minimum dans un délai de 3 ans maximum après la plantation. La demande d’aide doit être adressée à la Région avant le début des travaux.