Phytos : l’amorce d’un dialogue à Ruelle
La commune de Ruelle-sur-Touvre et l’association Phyto-Victimes ont organisé une projection-débat autour du film « La mort est dans le pré ». Objectif : initier un dialogue entre agriculteurs et riverains et instaurer des mesures de bonnes pratiques autour de l’épandage des produits phytosanitaires.
Les échanges promettaient d’être un peu houleux. Certains représentants du monde agricole ayant même parlé de « guet-apens » avant cette soirée. Finalement, le dialogue est resté courtois même si on sent qu’il subsiste encore de la défiance et parfois de l’incompréhension entre les parties en présence.
Le 14 septembre, la commune de Ruelle-sur-Touvre, en partenariat avec l’association Phyto-Victimes, a organisé une projection-débat autour du film d’Éric Guéret, « La mort est dans le pré », animé par Ismaël Karroum, journaliste à Charente Libre.
Le documentaire raconte le quotidien difficile d’agriculteurs et de leurs familles touchés par la maladie. On y retrouve d’ailleurs le témoignage du viticulteur charentais, Frédéric Ferrand, décédé en 2011 à l’âge de 41 ans des suites d’un cancer de la vessie.
En mars, Michel Tricoche, le maire de Ruelle, et son conseil avaient voté un arrêté interdisant l’épandage de produits phytosanitaires à moins de 50 mètres des habitations suite à des plaintes répétées d’habitants. La préfecture avait demandé le retrait de l’arrêté et la commune avait obtempéré ne voulant pas entrer dans des recours longs et coûteux. Depuis cet épisode, le maire regrette que la préfecture n’ait pas donné suite à sa demande d’instaurer une médiation entre les deux parties.
« On veut recréer un dialogue entre ces deux mondes et que se mette en place une charte de bonne conduite comme ce fut le cas en Limousin. On demande juste que les agriculteurs disent quand ils traitent. »
Un exemple de conciliation
Durant le débat, Fabrice Micouraud, porte-parole d’une association de riverains de Corrèze, Allassac ONGF, et Agnès Donzeau, représentante du syndicat de défense de la pomme du limousin, ont pu expliquer l’historique qui les a menés à établir une charte de bonnes pratiques en 2017 après dix années très conflictuelles.
« La tension extrême a forcé les pouvoirs publics à faire quelque chose mais il ne faut pas attendre le fait divers. Dix ans, c’est trop long », a dit Fabrice Micouraud. « 73 % de nos adhérents ont signé la charte qui prévoit...
...Lire l'article complet et les réactions du monde agricole en page 4 de La Vie Charentaise du 21 septembre.