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Artisanat
Pierre Cordier, orfèvre de la pierre

Sous ses mains, la pierre s’arrondit, s’aiguise, s’élime, se métamorphose... Pierre Cordier est tailleur de pierres. Portrait.

Pierre Cordier travaille la pierre de Tervoux, extraite à côté de Chauvigny dans la Vienne.
Pierre Cordier travaille la pierre de Tervoux, extraite à côté de Chauvigny dans la Vienne.
© N. C.

«A Lyon, la pierre est dure alors qu’à Saumur, elle est tendre », constate Pierre Cordier, tailleur de pierres. Les qualificatifs au sujet de la pierre ne manquent pas pour celui qui a sillonné l’Hexagone lors de son compagnonnage. Le jeune homme, âgé de 24 ans et titulaire d’un CAP de tailleur de pierres, a même apporté sa pierre à l’édifice toujours inachevé de l’architecte catalan Antoni Gaudi. « J’ai travaillé un an en tant que compagnon sur le chantier de la Sagrada Familia. » De l’Espagne, il connaît donc bien le granit et sa dureté qu’il quitte alors pour un retour en Poitou-Charentes et la tendreté de ses pierres. « Je travaille avec de la pierre de Tervoux extraite à côté de Chauvigny dans la Vienne. La pierre a de fortes allures deux-sévriennes, elle est assez tendre et de couleur crème », explique Pierre Cordier associé aujourd’hui avec Florian David. Tous deux à la tête depuis deux ans de l’entreprise Les cheminées Brunet à Niort, ils travaillent principalement sur la cité niortaise et ses alentours, dans un rayon de 30 km, ainsi que dans le sud de la Vendée.Parmi les chantiers confiés à l’entreprise, la réalisation de cheminées reste la pierre angulaire de l’activité. « La phase de création est très importante. Je me déplace avec Florian chez le client, lequel a une idée très précise de ce qu’il souhaite ou au contraire, ne sait pas du tout. Nous créons alors sur plan un projet et nous proposons… », explique Pierre, avec en mémoire une cheminée très travaillée évoquant Saint-Jacques-de-Compostelle. « Là, je me suis fait plaisir ! », s’exclame celui qui se passionne pour le travail de précision. D’ailleurs au-delà de son prénom prémonitoire, le jeune homme n’a pas choisi la pierre par hasard. Mais parce qu’ « avec elle, tout est réalisable ! » Et d’ajouter : « La pierre se travaille encore beaucoup à la main et elle ne s’altère pas ». La pierre et son éternité ravissent celui qui a su dès son plus jeune âge qu’il deviendrait tailleur de pierres. « Lors de mes quatre années de compagnonnage, j’ai vu travailler les artisans de tous les domaines et jamais je n’ai voulu changer d’orientation », conclut-il.


Contact : Les Cheminées Brunet, 141 avenue de Nantes, 79000 Niort. Tél. 05 49 73 47 00.

La naissance du compagnonnage
Certains font naître le compagnonnage autour de la construction du temple de Jérusalem, au temps du célèbre roi Salomon, d'autres dans l’Egypte des pharaons ou encore au temps des cathédrales et des Templiers. Dès le 6e siècle av. J.-C., à Rome, des collèges d'ouvriers à caractère institutionnel apparurent et les spécialistes se déplacèrent avec les légions. Il est vraisemblable que le monde celte a connu des collèges semblables, puisque, assez tôt dans l'histoire, le nombre croissant des individus et la différenciation des techniques entraînèrent une division du travail qui généra une hiérarchie des fonctions et l'apparition de véritables castes.La compétition économique amena la préservation des secrets de fabrication qui ne furent communiqués qu'à des « collègues » sûrs, donc cooptés. Ainsi, l'essence même du compagnonnage est contenue dans le développement des premiers groupes humains.Des manuscrits datés du 12e siècle mentionnent, en effet, que les ouvriers les plus qualifiés, parmi ceux travaillant à la construction des cathédrales sont les Compagnons du saint devoir de Dieu.Ces compagnons obtinrent des franchises, c'est-à-dire le droit de circuler librement de chantier en chantier. Ils apprirent par ailleurs de l'ordre Templier la connaissance de la géométrie descriptive et de la décomposition graphique des forces, ce qui leur permit de construire des édifices calculés.La Révolution française abolit le corporatisme bourgeois qui pesait sur les ouvriers et ne reconnut pas pour autant le droit de coalition ni celui de grève. Le compagnonnage des métiers ayant construit les cathédrales (tailleurs de pierre, maçons, charpentiers, serruriers, menuisiers, plâtriers, couvreurs) fut un catalyseur des espoirs du monde professionnel.Le marasme économique qui suivit le Premier Empire incita les ouvriers à chercher un emploi hors de leur région natale. Le Tour de France des cathédrales fut remplacé par le Tour de France de l'emploi où chacun put augmenter la somme de ses connaissances professionnelles par l'apprentissage de techniques et savoir-faire multiples ; ce fut ensuite l'apogée du compagnonnage.A la fin du 19e siècle, le machinisme qui engendra la grande concentration industrielle puis la Première Guerre mondiale faillirent lui être fatals. Seule une poignée de compagnons maintint la tradition entre les deux dernières guerres.Puis dans la seconde partie du siècle, le compagnonnage connaît un renouveau. Aucun sociologue ne s'est penché sur la question, mais on peut, sans risque, résumer les motivations de ceux qui viennent au compagnonnage par ces quelques mots : la quête d’un idéal, le besoin de se surpasser en développant ses capacités tant en habileté qu'en connaissances.
Source : www.compagnons.org
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