Plan de relance de l'apprentissage agricole : "Tout le monde a à y gagner"
Le plan de relance de l'apprentissage, annoncé en juin dernier, comporte notamment une prime à l'embauche pour les entreprises allant de 5000 à 8000€. Une bonne nouvelle, selon le directeur de la MFR de St-Germain-de-Marencennes, Franck Devort.
La MFR de St-Germain-de-Marencennes propose depuis plusieurs années des formations en apprentissage, mais elle a choisi à la rentrée dernière de franchir un nouveau cap dans cette direction. « Depuis la rentrée dernière, on a le bac pro en mixité de statut, avec des élèves et des apprentis dans la même classe », explique le directeur de l’établissement, Franck Devort. Grâce à ce dispositif, le nombre d’apprentis a fortement progressé. Ils étaient 8 cette année sur une classe de 23 en seconde, 2 en classe de première et 1 en terminale. « En septembre, on devrait repartir avec une bonne quinzaine d’apprentis en bac pro. » Pour la MFR, proposer cette formation est un atout. « Certains élèves ont fait le choix de venir chez nous parce qu’on avait l’apprentissage. Sans cela, ils seraient allés voir ailleurs. Pour eux, c’est un plus. »
Pour lui, le plan de relance annoncé dans le gouvernement, « ça va dans le bon sens ». « Dès qu’il y a eu cette annonce, beaucoup d’entreprises nous ont appelés. » Les profils des recruteurs sont divers, allant des agriculteurs céréaliers aux éleveurs de bovins ou porcins. L’incitation financière a pu les aider à se lancer dans l’aventure de l’apprentissage. Grâce à elle, « le jeune, la première année, ne coûte quasiment rien à l’entreprise, ils ont un jeune à mi-temps pour environ 100 € par mois, c’est très intéressant. » Toutefois, rappelle Franck Devort, il ne faut pas perdre de vue les exigences de l’apprentissage. « Il y a déjà plus de rencontres entre les maîtres d’apprentissage et nous que pour un stagiaire, le suivi est plus cadré. On leur remet un guide où on leur indique toutes les règles, leurs devoirs. Il y a le respect de la loi : un apprenti, c’est comme un salarié, pas comme un stagiaire, il y a les congés, les horaires, les 35 h... C’est plus strict, plus cadré. C’est pour cela que certains étaient très réticents avec l’apprentissage. » Aujourd’hui, avec ce plan de relance, « il y en a un peu moins ». L’agriculture pourrait d’autant plus bénéficier de ce plan que le secteur n’a pas les mêmes inquiétudes que de nombreuses entreprises, notamment les commerces. « Dans l’agricole, le travail a continué. Parfois ça a même été positif : on a des exploitants qui nous disent que, grâce aux circuits courts, ils ont relancé leur activité. » Tout ce regain d’activité va conduire la MFR à devoir trouver quelques lits de plus pour son internat à la rentrée prochaine…