Fnsea79
Pression des éleveurs sur Lactalis pour le respect des contrats
Après avoir demandé aux GMS du département de déréférencer les produits du groupe Lactalis, des éleveurs sont allés vérifier le 6 décembre à Thouars dans deux des grandes surfaces de la ville si leur demande avait bien été prise en compte la demande.
Depuis des mois, la Fnsea 79 dénonce l’attitude de certaines entreprises laitières qui ne respectent pas les contrats laitiers. « Elles décident du prix du lait sans négociation avec leurs producteurs et utilisent les contrats comme alibi pour payer le lait moins cher », dénonce Alain Noirtault, président de la section lait de vache, qui conduisait la délégation d’éleveurs présente à Thouars, ce 6 décembre dans des grandes surfaces. « Ce n’est ni supportable, ni acceptable » poursuit-il. « Les éleveurs laitiers veulent un prix juste, issu du respect de la contractualisation, des indicateurs de marchés et de la médiation des pouvoirs publics », insistait pour sa part Christophe Limoges, président de la section lait de vache régionale. Or, Lactalis a annoncé payer à ses producteurs un prix moyen sur l’année de 330€ alors que selon les indicateurs de marchés, il devrait se situer à 346€.
Le 5 décembre, un courrier a été adressé à l’ensemble des GMS du département, pour leur demander de déréférencer les produits de l’entreprise Lactalis. Le lendemain, une délégation d’une trentaine d’éleveurs venait constater à Thouars que chez E.Leclerc, la demande avait été respectée. Malheureusement, ce n’était pas le cas chez Super U ou la délégation a été reçue froidement par Jacky Barriet, le directeur de l’enseigne. Après des échanges houleux et sous la pression de la délégation, les produits laitiers du groupe mayennais ont été retirés des rayons.
L’Unell, Union nationale des éleveurs livreurs Lactalis, doit rencontrer l’industriel laitier, le 19 décembre pour faire le point sur la rupture des contrats, en juillet dernier. Suivant les résultats de cette réunion, Alain Noirtault n’exclut pas « si les avancées ne sont pas satisfaisantes », d’appeler à nouveau à manifester. « Alors que les trésoreries des producteurs sont très tendues et que les marchés sont porteurs, il est intolérable de vouloir gagner encore plus sur le dos des producteurs de lait », poursuivait-il. « Par cette attitude irresponsable, ces entreprises brident toute dynamique laitière. Ce n’est pas tenable à dix-huit mois de la fin des quotas», martelait-il.