Foncier
Privés de quelques hectares détournés de leur objet
En bordure de Saint-Maixent, une convention d’occupation précaire a pris fin, mais pas pour être urbanisée. Du maïs a été semé par les nouveaux propriétaires. Un détournement que dénoncent les anciens utilisateurs.
Chaque jour, des terres sont prises à l’agriculture à des fins industrielles, artisanales ou d’aménagements urbains. Une réalité, face à laquelle les agriculteurs ne peuvent pas grand-chose. Mais les associés Florent Souchard, son épouse Christine et leur fils Mathieu, sur la commune de Saivres, dénoncent un abus dont ils estiment être les victimes. A l’origine, la fin d’une convention d’occupation précaire qui porte sur 4 ha 73 appartenant à la communauté de communes Arc-en-Sèvre, dans la plaine de Courolles. Des terres classées à urbaniser. Jusque-là rien d’anormal. « A tout moment, je savais que je pouvais les perdre, à partir du moment où des porteurs de projets se manifestaient et pouvaient en faire l’acquisition pour des constructions », explique Florent.
Par contre, il conteste la finalité de cet achat, puisque du maïs a été semé par les nouveaux propriétaires, non-agriculteurs, sur les terres en question. « Les industriels ont pris ces terres sans aucun projet véritable à ce jour », dénonce-t-il. L’agriculteur et sa famille estiment « qu’on leur enlève leur outil de production, sans aucun scrupule, sans se préoccuper des incidences économiques ». « Si leur projet n’était pas prêt, pourquoi n’avons-nous pas pu continuer à les exploiter ?», s’interrogent-ils.
Les membres du Gaec, soutenus par les unions cantonales Fnsea et JA 79 de Saint-Maixent, lancent un appel pour éviter que d’autres s’accaparent du foncier de cette façon, ou d’une autre manière détournée. Ils lancent un appel aux organisations agricoles, à la chambre d’agriculture, à la DDT, aux communautés de communes… « pour que la terre ne soit pas gaspillée ». Ils invitent aussi leurs collègues agriculteurs à venir les rejoindre, « à rester vigilants sur toutes les transactions foncières dans leurs communes ».
Pour Bruno Lepoivre, président cantonal, qui comprend que « les villes ont besoin de se développer », il faut que les industriels et les artisans, dans des cas comme celui-ci, présentent un projet fiable » et qu’il soit mis en place, faute de quoi « des pénalités devront être appliquées ».