Lait
Producteurs et transformateurs tombent d'accord pour une hausse de 10% du prix
Producteurs et industriels ont trouvé à un accord sur le prix du lait, mercredi 18 août. Les éleveurs ont obtenu une augmentation de 31 euros pour 100 litres de lait sur le second semestre 2010. En moyenne sur l'ensemble de l'année 2010, le lait sera rémunéré 301 euros/1 000 l soit 10% de plus qu'en 2009. En contrepartie, un indicateur de compétitivité avec l'Allemagne sera mis en place dès 2011 comme le souhaitaient les transformateurs.
Après plusieurs heures de discussions, producteurs laitiers et industriels du secteur sont parvenus à un accord sur le prix du lait mercredi 18 août. Après deux semaines de bras de fer, les transformateurs (privés et coopératifs) ont donc accepté une hausse de 10% de prix du lait en 2010 qui atteindra 301 euros pour 1 000 litres sur l'ensemble de l'année. Les prix du lait augmenteront ainsi de 31 euros au second semestre — comme prévu par l'accord signé le 3 juin 2009 — pour atteindre 330 euros/1 000 l environ. Pour les éleveurs l'ajustement des prix du mois de juillet devrait être effectué sur les payes du mois d'août. En contrepartie, les producteurs ont consenti à la mise en place d'un indicateur de compétitivité pour construire le prix du lait dans les années à venir. Ce nouvel indicateur, voulu par les industriels, prendra en compte le prix du lait payé aux producteurs allemands. Il permettra que le prix du lait français ne puisse pas décrocher de plus de 8 euros du prix allemand, à la baisse comme à la hausse, sur une moyenne de 12 mois glissants. Les discussions précises sur le sujet seront entamées en début d'année 2011.
« Toutes les bases de l'accord correspondent aux revendications que nous avions », s'est félicité le président de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), Henri Brichart. Les industriels aussi se sont réjouis de la fin du conflit. Même son de cloche du côté du ministre de l'Agriculture qui a salué « l'esprit de responsabilité de tous les acteurs, producteurs, industriels et coopératives ». Pour Bruno le Maire, « ce compromis est une avancée très importante pour la filière, car il donne de la visibilité et garantit un revenu décent aux producteurs ». Le Président de la République lui-même s'est réjoui de l'aboutissement des discussions. Dans un communiqué, Nicolas Sarkozy « souhaite que cet accord permette à cette filière stratégique d'engager une démarche nouvelle et durable pour une nouvelle relation contractuelle équilibrée, entre les producteurs et les transformateurs, dès 2011 ». « Le gouvernement accompagnera cet effort de la filière laitière par la mise en œuvre d'un plan de développement pour renforcer sa compétitivité en Europe », ajoute le chef de l'État.
La Confédération paysanne qui avait demandé, en vain, à être invité à la table des négociations estime que cet accord ne changera rien. Pour Yves Leperlier, responsable laitier du syndicat, « il faut avant tout une régulation des volumes de production. Le prix obtenu est le maximum qui sera atteint, dès que la production va reprendre, nous allons recréer des excédents et les prix vont chuter de nouveau».