Quand la filière cognac crée une solution hydro-alcoolique
Les acteurs de l’agriculture ont œuvré auprès des politiques et entreprises pour maintenir des débouchés aux producteurs.
Depuis les premiers jours de la crise sanitaire du Covid-19, la filière Cognac, fidèle à ses valeurs collectives, s’est mobilisée pour venir en aide aux soignants de sa région. Au-delà des nombreuses initiatives spontanées et individuelles des maisons de négoce et des viticulteurs, deux projets collectifs ont été mis en place.
Avec le concours de professionnels de santé, d’élus et du laboratoire Qualyse spécialisé dans la pratique d’analyses sanitaires et environnementales en direction des collectivités, des ministères et du domaine privé, la filière Cognac a mis en place à partir du lundi 30 mars une opération régionale visant à produire, embouteiller puis distribuer une solution hydroalcoolique.
Destinée à des médecins de villes, des pharmacies, des Ehpad et des services à la personne de Charente et de Charente-Maritime, cette solution permet de se désinfecter les mains. Elle nécessite moins de glycérol que le gel, ingrédient qui, comme le peroxyde d’hydrogène (« eau oxygénée ») est désormais très difficile à trouver.
Première production de 4000 L
Cette action menée à l’initiative de l’interprofession du Cognac est encadrée et conduite dans le respect strict des règles sanitaires. Elle permettra, au démarrage, de produire 8 000 flacons de 50 cl (soit l’équivalent de 40 000 bouteilles individuelles de 10 cl) pour une première production de 4 000 l. Une quantité supérieure d’alcool a déjà été collectée par la filière : la production augmentera en fonction de la disponibilité de glycérol et de peroxyde d’hydrogène.
L’alcool neutre à 96° est fourni par les maisons de cognac et les viticulteurs qui en disposent, puis transformé en solution hydroalcoolique (éthanol 80 %, glycérol 1,45 %, peroxyde d’hydrogène 0,13 %, eau purifiée, sans parfum ni colorant) par Qualyse. L’embouteillage sous forme de flacon de 50 cl est effectué par un négociant qui centralise et coordonne le programme.
Les flacons sont ensuite distribué dans les deux départements des Charentes. En Charente-Maritime, c’est la sénatrice et conseillère départementale Corinne Imbert (également pharmacienne) ainsi que la vice-présidente du Conseil départemental et maire de Surgères Catherines Desprez qui coordonnent cette tâche.
L’autre action est la collecte de plus de 40 000 masques, effectuée la semaine dernière sur les deux départements. Ces matériels ont été remis aux hôpitaux, au SAMU, à des médecins et laboratoires locaux.