Aller au contenu principal

Quand le plat pays part à la rencontre des Deux-Sévriens

Le Campus des Sicaudières a lié un partenariat avec une grande école agricole de Belgique. Il recherche quinze exploitations pouvant accueillir des stagiaires fin avril. Venus en repérage cette semaine, trois professeurs belges nous parlent de l’agriculture wallonne.

Les trois enseignants de l’école agricole de Ciney, en Belgique, se sont rendus sur l’exploitation de Cyril Clisson, à Terves, mardi 10 janvier, accompagnés de Max Monot, responsable des mobilités aux Sicaudières.
© C.L.

Dans quelques mois, la campagne deux-sévrienne va entendre résonner des « une fois » pour ponctuer les phrases et compter en septante le nombre de vaches à traire. En effet, quinze élèves de l’une des plus grandes écoles agricoles de Belgique, l’EPASC (école provinciale d’agronomie et des sciences) de Ciney vont débarquer dans le département du 17 au 28 avril, du fait du partenariat nouvellement conclu avec le Campus des Sicaudières de Bressuire (voir encadré). En dernière année du diplôme de technique de qualification (l’équivalent de notre bac professionnel CGEA), ils viendront parfaire leurs connaissances théoriques sur le terrain.

Des prix du foncier exorbitants
 

Pour les trois enseignants belges venus faire du repérage les 9 et 10 janvier, cette opportunité doit permettre aux jeunes de se confronter à d’autres manières de fonctionner, alors que l’installation et le renouvellement des générations sont des problématiques aussi importantes pour eux que pour nous. Voire même plus, lorsqu’on les entend parler des difficultés que les jeunes rencontrent sur le sol wallon.

Le plus gros obstacle, et non des moindres, est l’accès au foncier. Sur un territoire aussi grand que le Poitou, de bonnes terres se vendent en moyenne 50 000 € l’hectare. Une situation renforcée par la spéculation de grands groupes et des candidats néerlandais ou luxembourgeois qui fuient des prix encore plus élevés dans leur pays. « Chez nous, il n’y a pas d’équivalent de la Safer pour réguler le marché et favoriser l’installation de jeunes, explique Françoise Deliège, responsable des filières techniques et des stages au sein de l’école wallone. Au vu des prix, les propriétaires préfèrent garder leurs terres pour leurs enfants, ce sont les meilleurs placements ».

Cette situation pose donc la problématique de l’installation des hors cadres familiaux, très peu nombreux sur le territoire wallon. Une réforme du bail à ferme est bien intervenue récemment mais sans grand effet sur cette problématique, aux dires des enseignants locaux. « Cela va faire comme au Danemark, où de grosses entreprises vont racheter les terres et où il y aura un manager et des salariés », craint Max Monot, enseignant à Bressuire et responsable des échanges internationaux.

Bio : des objectifs élevés
 

Avec une grosse production en élevage bovin (environ 1 million de têtes, viande et lait confondus), les éleveurs profitent d’un prix de la viande élevé (environ 6,30 €/kgc pour les bleus blanc belge) mais les charges sont plus importantes. Et pas question de compter sur le photovoltaïque pour obtenir un complément de revenu, la législation belge autorisant uniquement l’autoconsommation, le surplus étant réinjecté dans le réseau gratuitement.

La pression pour une agriculture plus verte existe aussi chez eux. Alors que le Green Deal européen a fixé un objectif de 25 % de terres agricoles en bio d’ici 2030, la Wallonie est allée au-delà et souhaite atteindre les 30 %, alors que la surface bio était de 12 % en 2020. Un objectif jugé « très difficile à atteindre », selon Bertrand Abbeloos, professeur de zootechnie présent sur les deux jours. Avec beaucoup de pâturage, surtout du côté des Ardennes, la transition sera peut-être plus facile qu’en territoire flamand, qui possède beaucoup d’élevages intensifs et hors sol.

Recherche d’exploitations
 

Pour découvrir toutes ces facettes de l’agriculture wallonne via l’accueil de jeunes, le Campus des Sicaudières est en recherche de quinze exploitations pour les accueillir pendant deux semaines. Les personnes intéressées peuvent contacter le lycée des Sicaudières et plus précisément Max Monot.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Caracterres.

Les plus lus

La centrale regroupe 9 rangées de panneaux solaires sur plus de 4300 m2.
L'agrivoltaïsme dans le paysage de l'élevage bovin

L'entreprise Valeco, productrice d'énergie renouvelable, vient de démarrer une expérimentation dans un élevage de Champagné…

Franck, Maxime et Céline Poussard pratiquent l'IA depuis deux campagnes, et se donnent pour objectif d'avoir un troupeau totalement issu d'IA d'ici deux à trois ans, avec une progression des performances à la clé.
"Nous avons débuté l'IA pour produire nos propres boucs"

Au Gaec des trois chênes, à Clessé, le budget consacré à l'achat des boucs est désormais dédié à l'insémination animale, pour…

Michel Cuau est le président de la fédération des chasseurs de la Vienne.
Chasse: déséquilibre des espèces
L'ouverture de la chasse s'est faite dimanche dernier. Le point sur la saison qui débute avec Michel Cuau, président de la…
Mise en oeuvre d’un dégrèvement automatique de taxe foncière sur les propriétés non bâties

Depuis la fin de l’année 2023, le département a connu une série d’aléas climatiques créant une situation  très critique…

Alexandre, Guillaume et Pascal Massonnet ont ouvert la brasserie il y a un an.
Une bière familiale et locale

Dans le cadre des visites qu'elle mène régulièrement sur le terrain, Karine Desroses, présidente de la chambre des métiers de…

Tournesols tombés
(Très) méchant coup de vent

Sale temps pour les cultures de printemps : fin de semaine dernière, des rafales ont littéralement couché les…

Publicité