Relever le défi de l’installation
La chambre d’agriculture de la Charente et le Pays Horte et Tardoire développent un projet de recensement du parcellaire agricole bientôt disponible sur le GAL de l’Angoumois, ainsi qu’un dispositif d’accompagnement des cédants à l’installation.
La problématique de la transmission des exploitations agricoles n’est pas nouvelle mais les choses vont sérieusement s’accélérer dans les 10 ans à venir. « Sur les 900 exploitants du GAL de l’Angoumois, on peut estimer que 60 %, soit 525, sont à 10 ans de la retraite », indique Martial Pouzet, en charge de l’installation à la chambre d’agriculture. « C’est autant de vie rurale et d’artisans qui disparaissent, souligne Xavier Desouche, le président de la chambre d’agriculture. Les agriculteurs font la cohésion sociale ». En 10 ans, 116 installations ont eu lieu sur le GAL qui comprend 6 communautés de communes autour d’Angoulême. Dans les 10 prochaines années, plus de 400 agriculteurs vont passer la main. Si l’on veut maintenir le nombre d’agriculteurs, et non favoriser l’agrandissement, le problème va devoir être pris à bras-le-corps. « Il faut que les installations hors cadres familiaux passent d’un tiers actuellement à 50 % », selon Martial Pouzet. Heureusement, les candidats à l’installation sont là. 200 viennent chaque année se renseigner auprès de la chambre d’agriculture. La difficulté est de trouver les structures adaptées à leur projet, ainsi qu’à leurs moyens avec des exploitations qui se sont agrandies et des banques plus rétives à prêter à partir de certains montants. « Il va falloir apprendre à transmettre dans la progressivité ». En effet, tout vendre d’un seul coup va devenir plus compliqué pour les cédants. Envisager une cession progressive, y associer du fermage ou faire un parrainage vont être des pratiques à développer. Pour cela, il faut déjà sensibiliser les cédants à cette question « taboue » de la transmission. C’est tous le travail mis en œuvre par la chambre d’agriculture et le Pays Horte et Tardoire à travers une série de réunions publiques sur le territoire. Ensuite, il s’agira d’aller rencontrer chaque agriculteur chez eux et de les mettre en relation avec des porteurs de projets pour ceux qui le souhaitent. Ainsi, une cartographie des terres concernées va être réalisée avec des possibilités de restructuration.Ce travail va prendre « une bonne année », selon Lætitia Plumat, présidente du comité installation à la chambre. En espérant étendre progressivement ce type de dispositif à l’ensemble du département.