Rentrée sans encombre pour l'enseignement agricole
Même s'il est trop tôt pour donner des chiffres précis, c'est une rentrée sous le signe de la stabilité qui s'annonce pour l'enseignement agricole du Poitou-Charentes.
Ce n'est pas faute d'avoir cherché, mais les couacs de rentrée n'ont pas été nombreux dans les établissements agricoles du Poitou-Charentes. « A Saintes, on a dû gérer une augmentation très importante d'élèves en seconde. On est passé de deux classes de 30 à 3 classes de 30 », finit par lâcher Philippe de Guénin. Le directeur régional de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt, se félicite de cette rentrée qui s'est donc déroulée de façon sereine. Pour mémoire, il fait office de recteur pour les 14 lycées agricoles, les 5 centres de formation d'apprentis, les 9 centres de formation professionnelle, les 5 établissements privés d'enseignement agricole à temps plein, les 30 établissements privés du réseau des Maisons familiales et rurales et du centre de formation d'apprentis des MFR. Un réseau très dense qui regroupe un peu moins de
8 000 élèves. Un nombre d'élèves qui devrait être en très légère baisse par rapport à l'année dernière, en raison de la fin du « double flux » dans les filières « services » et « hippiques ». Cette réforme de la voie professionnelle a modifié la durée du cursus, qui est passé de quatre à trois ans. « Nous allons revenir aux effectifs que nous avions avant le début de cette réforme » lance Jean-François Diot, directeur de la Fédération régionale des MFR de Poitou-Charentes. Les maisons familiales et rurales de la région sont en effet très concernées par cette réforme, puisque 23 des 30 MFR du Poitou-Charentes sont spécialisées dans les filières de services. Pour ces maisons familiales et rurales, la réforme s'est finalement passée sans difficulté. « Nous avons trois ouvertures de formation en apprentissage : une seconde production végétale et une formation bac + 4 responsable d'établissement de l'économie sociale », à Cherves Richermont (16) ainsi qu'un CAP agent de propreté à Chevanceaux (17).» Depuis des années, les MFR ont fait le choix de s'ouvrir à l'apprentissage et de passer des MFR agricoles à des MFR des métiers du monde rural. A noter que les quelque 623 salariés des MFR de la région, qui étaient sur le pont cette semaine pour la rentrée, vont également devoir travailler à l'organisation des 80 ans du réseau national des MFR. Cet événement se tiendra en juin 2017 en Poitou-Charentes. Le choix du lieu précis (Poitiers, Angoulême ou La Rochelle) se fera d'ici la fin de l'année.
Outre cette baisse mécanique, les établissements agricoles, publics comme privés, ne semblent pas avoir de difficulté particulière à « recruter » des élèves. Un engouement que le Draaf attribue à la large carte de formations (de la 4e à l'enseignement supérieur court), à un cadre d'étude convivial, à une pédagogie innovante et à une très bonne insertion professionnelle. Les résultats de la dernière session d'examens étaient d'ailleurs particulièrement bons, puisque tous examens confondus (Bac Pro, Bac Techno, Bepa, Btsa, Capa et Bac S), le taux de réussite était de 83 %. Des examens qui en moyenne, permettent de décrocher un emploi assez rapidement, puisque le taux net moyen d'emploi à sept mois est de 66,6 %. Pour le Btsa, à 33 mois, il est de 93,5 %, pour le Bac Pro de 86,8 %, et pour le Capa de 68,7 %.