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Saint-Saviol : Schreiber renonce au projet de reprise

Le repreneur américain a annoncé qu’il abandonnait son projet de reprise de la laiterie de la Vienne. Les salariés sont inquiets pour leurs emplois, les éleveurs pour l’avenir de la production locale.

Le groupe Schreiber renonce à l’achat de la laiterie pour laquelle il devait investir 30 M€.
Le groupe Schreiber renonce à l’achat de la laiterie pour laquelle il devait investir 30 M€.
© VR

Quand l’entreprise laitière américaine Schreiber s’est présentée à l'été 2019 pour reprendre la laiterie de Saint-Saviol (dont l’arrêt de l’activité du site et sa fermeture étaient initialement programmés pour octobre dernier), les salariés n’y croyaient plus. « Mais ses représentants nous ont dit : ‘‘N’ayez crainte, ça va se faire à 100 %’’ », se souvient Gérald Granger, délégué du personnel au sein de l’entreprise. « Tout est allé très vite. On a été invités en juillet à aller visiter une yaourterie à Cléry (Meuse) pour laquelle l’industriel avait investi 85 M€. » À Saint-Saviol aussi, Schreiber était prêt à engager des travaux pour un montant de 30 millions d’euros. « Il y avait plus d’une trentaine d’emplois supplémentaires à la clé, et ceux existant déjà étaient sauvés. »
Mais revirement de situation, le 8 janvier dernier, quand les salariés de la laiterie (détenue par le groupe Savencia) apprennent que Schreiber renonce à son projet. En cause, selon les délégués du personnel, l’arrêt du partenariat entre Schreiber et Système U qui aurait dû être le principal client.
Dans les rangs des salariés, c’est la désillusion : la fromagerie compte aujourd’hui 87 salariés. Ils sont de la Vienne, de Charente et des Deux-Sèvres. « La moyenne d’âge est de 49,5 ans, et la moyenne d’ancienneté est de 19 ans », précise Gérald Grander. « Quand on a 55 ans, et qu’on a fait sa carrière dans la même usine, il y a la peur de devoir changer de travail, avec des nouveaux collègues, des nouvelles directions, de voir son salaire diminuer, alors que les personnes ont des enfants à élever, des crédits pour des maisons… »

Plan social : relance de la procédure
Depuis la mi-janvier, la procédure du plan social a redémarré. « Des éléments ont déjà été négociés en matière de possibilités de formation, de frais de déménagement, de prime de reclassement… Les échanges portent maintenant sur l’indemnité supralégale. On fait valoir le préjudice moral. S’il y a accord, le plan social sera signé le 13 février prochain. » En début de semaine, la laiterie a mis en place une cellule de reclassement pour aider les salariés à la prospection d’emploi dans d’autres sociétés. « Mais l’avenir est incertain. Ce n’est pas dans le bassin du Civraisien et le sud Vienne en général qu’il y a beaucoup d’emplois », observe Gérald Granger.

Les producteurs inquiets
Les producteurs laitiers voient aussi ce nouvel épisode comme une très mauvaise nouvelle. « Si personne ne croit plus à la production laitière dans la région, il faut nous le dire », s’inquiète un producteur du Civraisien, coopérateur Terra Lacta. « Pour des jeunes qui voudraient s’installer en lait, la disparition d’un outil de transformation ce n’est pas engageant. Il n’y a déjà plus beaucoup d’éleveurs laitiers dans le Civraisien. Où va aller notre production ? On vient déjà de subir deux crises qui ont affaibli moralement et financièrement les exploitants. Savencia doit maintenant prendre ses responsabilités. »
Le président de Terra Lacta, se dit à la fois « surpris » et « déçu » de la décision du groupe Schreiber « qui avait donné des engagements et négociait depuis 6 mois avec Savencia ». Jean-Yves Restoux se veut malgré tout rassurant auprès des producteurs. « Pour eux, ça ne change rien. Le lait continuera à être collecté. Il sera acheminé à Surgères. On reste dans des distances raisonnables. »
Le président rappelle que le site vient de connaître des investissements importants pour pouvoir transformer dans un futur proche 1 million de litres de lait/jour. « Même si je suis le premier à regretter qu’il n’y ait plus de laiterie dans le sud Vienne, je pense qu’on ne peut plus se dire qu’il continuera à y avoir une laiterie dans chaque canton. Les chiffres sont durs mais sont là : les volumes de lait de vaches en Nouvelle-Aquitaine ont baissé depuis 10 ans. Mais on a toujours des atouts dans la région pour produire du lait. »

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