Installation
S'épanouir en devenant éleveur de veaux
Mehdi Girard a fait preuve de beaucoup de tenacité et de motivation pour concrétiser son projet qui lui tenait à coeur : éleveur de veaux. Il exerce son métier, depuis peu de temps, à Doeuil-sur-le-Mignon.
Mehdi Girard a fait preuve de beaucoup de tenacité et de motivation pour concrétiser son projet qui lui tenait à coeur : éleveur de veaux. Il exerce son métier, depuis peu de temps, à Doeuil-sur-le-Mignon.
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Lorsqu'on arrive sur l'exploitation de Mehdi Girard, à Doeuil sur le Mignon, on peut être surpris par le calme… bercé par de la musique ! Dans son bâtiment, les veaux sont engraissés au rythme de la radio. Voilà quelques mois que ce quarantenaire est enfin installé.
Une motivation à toute épreuve
Au plus loin qu'il se souvienne, plus jeune il a travaillé dans une porcherie, peut-être les prémices de sa nouvelle vie. Il a fait le choix de mener des études de comptable, d'enchaîner différents boulots, " mais je n'étais pas épanoui dans mon travail " se souvient-il. Dans sa sphère privée, il rencontre Colombe Mandin, éleveuse de veaux à Doeuil sur le Mignon. " J'ai passé du temps avec les animaux, je prenais plaisir à travailler. J'en ai fait part à Colombe. En 2015, j'ai pris contact avec Nathalie Duchiron du Point Accueil Installation et petit à petit j'ai construit mon projet. J'ai fait le parcours à l'installation avec la Chambre d'agriculture ". Mehdi Girard a pris un congé individuel de formation, est parti à Melle, " avec 2 h de route par jour ", des modules à suivre à Bressuire, plus un mémoire à préparer. Première preuve que la motivation était bien réelle, surtout quand on a deux enfants, " la disponibilité est parfois compliquée ". Il retient surtout de cet épisode,
" que la formation adulte permet réellement de préparer son installation".
Ses stages de formations se sont déroulés en majorité sur l'exploitation de Colombe Mandin.
Pour mener à bien son projet, il a été épaulé par l'entreprise Denkavit et le technicien du secteur qui collaborait déjà avec Colombe Mandin. Il lui a proposé d'analyser ensemble les pratiques techniques pour avoir une approche encore plus aiguisée. Dans un premier temps, Mehdi Girard s'est occupé d'une salle de 60 veaux, pour gérer l'alimentation, les aspects techniques, puis il est passé à un bâtiment de 160 veaux. Cela lui a permis de s'approprier le métier. " Cet accompagnement lui a permis de mettre le pied à l'étrier, d'avoir une prise d’expérience complète Etienne Bregeon, actuel chef de secteur à Denkavit.
Il n'existe pas de formation pour ce métier-là, on doit donc former nos éleveurs. Notre volonté est de guider, d'accompagner, et de proposer à un éleveur d'avoir en tutorat un futur installé."
S'accrocher malgré les turpitudes
La création de son entreprise individuelle a été rapide, tout comme la réalisation du contrat avec Denkavit. Il découvre " les joies" de l'administration pour le PCAE, les aides à l'installation, … Lorsqu'il a débuté les démarches pour l'ICPE, le permis de construire, le financement, les choses ont été plus compliquées. Les rendez-vous se sont succédé avec différentes banques. L'élevage de veaux est une filière méconnue pour les banques, contrairement à la viticulture ou les céréales. "C'était une épreuve pour moi " confie Mehdi Girard qui a eu " envie de baisser les bras ". Sa patience et sa détermination ont été aussi mises à rude épreuve avec le notaire, lorsqu'il a découvert que depuis 2021, deux études de sol sont obligatoires lors de la construction d'un bâtiment. Tout cela a eu pour effet de retarder son installation. "Chaque pas administratif était un obstacle " analyse-t-il avec le recul. À cela s'ajoutent la guerre en Ukraine, l'inflation, le coût des matériaux. " J'ai eu des entreprises très professionnelles. Les augmentations ont été minimes par rapport à ce que j'aurai dû supporter. " Cette reconnaissance est aussi envers Denkavit, qui travaille régulièrement avec ces entrepreneurs. " Ils ont su faire un geste pour Mehdi, pour que son projet se réalise. C'est la force de notre partenariat " explique le technicien.
Après toutes ses péripéties, finalement, cette année, le 13 mars, l'éleveur a accueilli dans son bâtiment, 280 veaux. Dans un autre bâtiment, il en a 100. Il se dit ravi d'être dans un nouvel environnement, avec un matériel neuf. "L'accompagnement professionnel et humain de Denkavit a été déterminant, tout comme mon entourage familial. " Avec modestie, il parle " d'une grande fierté" d'avoir mené son projet jusqu'au bout.