Sixièmes rencontres Design Spirit : l'art verrier sous toutes ses formes
Les participants aux sixièmes rencontres Design Spirit ont investi le nouvel espace du «Castel» à Châteaubernard, le jeudi 28 mai pour assister à deux conférences et une table ronde axées sur la « volonté de remettre le luxe au coeur des débats », dixit Jean-Christophe Boulard, délégué général de l'INDP.
Pour ouvrir sa journée de rencontres dédiées aux « nouvelles tendances du luxe », l'Institut national du design packaging (INDP) a invité deux responsables du groupe Carlin, « première agence d'anticipation créative » basée à Paris. Géraldine Bouchot, directrice éditoriale Tendances et Prospective y a expliqué, entre autres, son rôle de « vigie internationale des courants de société » et « d'anticipation des tendances ».
Mais le luxe, c'est aussi l'expression du savoir-faire. Exemple avec le Craft, Centre de recherche sur les arts du feu et de la terre, association créée à Limoges pour accompagner la création contemporaine dans ce haut-lieu de la porcelaine. « Cela nous a permis de faire le lien avec la future grande région et d'ouvrir les échanges » signale Jean-Christophe Boulard. Retour, par contre, à Cognac, avec la jeune Céline Delcourt, fraîchement diplômée d'un Master 2 de Management Design packaging. Cette designer de 27 ans, qui a créé son entreprise fin 2012, a analysé en direct les tendances du décor verrier. Christelle Lavaure, Charentaise qui a émigré à Paris pour des raisons professionnelles (elle y a créé l'année dernière l'agence Orimono) s'est, elle, concentrée sur le décor textile. Tandis que Jocelyne Payet, responsable commerciale de Saga Décor, présentait cette filiale de Verallia, dédiée au décor sur verre. L'entreprise qui emploie 80 personnes à Pont Saint-Maxence (Oise) dispose de son propre studio de création, Créativ' Lab. Cette présentation de Saga décor a permis de faire la transition avec la visite de l'entreprise Verallia, qui emploie 360 personnes sur un site hautement sécurisé de 25 hectares à Châteaubernard.
Surchauffe à Verallia
Autant le dire toute de suite : pour visiter l’entreprise verrière de Châteaubernard, mieux vaut le faire en plein hiver ! Les consignes de sécurité – normales quand on s’approche de fours chauffant à plus de 1500° – y sont forcément drastiques et encadrées. Le site de Châteaubernard produit jusqu’à deux millions de bouteilles par jour. « Quand on allume un four, c’est pour 12 ans, affirme la jeune Carole Supervielle, responsable de secteur chez Verallia. Les opérations de maintenance, y compris les réparations, se font le four allumé ». Sur les trois fours, un seul est réservé à la fabrication de verre extra-blanc pour spiritueux. Le verre en fusion est amené par des canaux de distribution, appelés feeders, jusqu'aux machines de formage. Cette opération consiste à mettre en forme un article de verre creux par moulage.
L’entreprise Verallia, filiale du groupe Saint-Gobain, est présente dans 14 pays et emploie jusqu’à 15000 collaborateurs. En France, huit de ses usines sont situées dans des régions viticoles. Le Pôle Conditionnement de Saint-Gobain est le numéro trois mondial de l’emballage en verre pour les boissons et les produits alimentaires. Cela n’a pas empêché Saint-Gobain d’annoncer la mise en vente de sa filiale en janvier 2014, provoquant l’inquiétude des salariés. Le 28 mai dernier, c’était le personnel du sous-traitant de Verallia, Soflog Solutions, chargé du retriage des bouteilles de l'usine verrière, qui était en grève.