Stéphane Le Foll demande aux opposants à la retenue d’eau de Sivens de comprendre les besoins des agriculteurs
A deux jours de la décision du conseil général du Tarn qui doit se prononcer le 6 mars sur des projets alternatifs au barrage contesté de Sivens. La tension est montée d’un cran entre les agriculteurs locaux et les zadistes. Le 3 mars, une trentaine de sympathisants des zadistes ont envahi la chambre d’agriculture du Tarn à Albi pour dénoncer les agriculteurs qui bloquent l’accès au site.
Dans ce conflit, les agriculteurs ont reçu le soutien du ministre de l’Agriculture. Interrogé sur France Inter le 4 mars, Stéphane Le Foll appelle à « la raison » et demande aux opposants à la retenue d’eau de comprendre les besoins des agriculteurs. « 80 agriculteurs, ça mérite qu’on s’en occupe » a-t-il déclaré. « Le jour où on aura une sécheresse, même si on n’en a pas eu depuis longtemps, personne ne sera là pour les agriculteurs et on viendra voir le ministre pour lui demander d’acheter du foin » pour les élevages, a-t-il ajouté.
Le ministre de l’agriculture s’est également montré favorable à la première option proposée par les experts mandatés sur l’avenir du site : une réduction de la taille du barrage plutôt que plusieurs retenues collinaires dans la zone.
«C'est pitoyable. On a besoin d'eau dans le Sud-Ouest. Les zadistes et tous ceux qui les soutiennent ne sont pas des locaux», a déploré Dominique Barreau, secrétaire général de la FNSEA qui interroge : «faudra-t-il un nouveau drame pour qu'enfin les autorités publiques prennent leurs responsabilités?» et conclut ainsi : «évacuez le site, monsieur le ministre de l'Intérieur».
Ségolène Royal, ministre de l'Ecologie, a rappelé le 3 mars que le site serait évacué dès que le Conseil général du Tarn aura tranché. «C'est dramatique que ce soit elle qui l'ai décidé», continue Dominique Barreau à propos du report de l'évacuation du site.
Orama en appelle à l’Etat pour qu’il procède à l’évacuation immédiate des lieux comme le demandent d’ailleurs les FDSEA et les JA du Tarn et des départements voisins. « A reporter encore toute évacuation en la conditionnant au choix par les élus départementaux de l’une des deux solutions de remplacement qu’il préconise, il prend des risques graves et il exerce un chantage inadmissible sur ces élus ». Les producteurs de grandes cultures reprochent notamment aux pouvoirs publics de laisser pourrir la situation.