Terra lacta : 6 % de collecte en moins, quelles perspectives ?
La coopérative fait le plus de beurre qu’elle peut, mais cela ne peut tirer les prix vers le haut, car les autres débouchés sont en chute libre.
Le prix affiché sur le troisième trimestre montrait dans le lait standard un niveau inférieur à celui des autres régions laitières françaises. Où faut-il chercher les raisons d’un niveau bas pour Charentes Poitou ? Alain Lebret, président de Terra Lacta, les trouve, naturellement dans la conjoncture : « Nous étions à 330 €. Nous pensons être à 343 € pour la fin de l’année en prix standard. Cela nous fait un prix moyen standard payé producteur de 355 € en qualité et teneur matières grasses et protéiques réelles. »
Cette pondération des chiffres nationaux est pour l’heure bien accueillie par les éleveurs. Mais la situation durera-t-elle ? Alain Lebret est balancé entre une attitude positive et plutôt pessimiste suivant les informations contradictoires qu’il a : « Même si les cours des beurres baissent, ils restent élevés. Mais la poudre est extrêmement basse. »
Les stocks, 350 000 t au niveau européen, à 1400 €/t bien en dessous du prix d’intervention, plombent les marchés et même les objectifs de transformation. Faire plus de beurre induit plus de poudre… « Reste à savoir quand l’Europe remettra les stocks. Ce qui figera les cours de la poudre au niveau bas pour un moment ! Bruxelles aimerait bien se débarrasser de ces stocks mais ne remettrait pas en place l’intervention. Mais les informations sont contradictoires. On peut donc supposer que nous n’aurons pas d’aide européenne dans ce secteur avant la fin février. »
La remise dans le circuit commercial lesterait gravement le marché des poudres. Mille litres de lait donnent 45 kg de beurre et du lait écrémé qui donne 90 kg de poudre. Le président de Terra Lacta poursuit son analyse : « D’autant que la collecte reprend dans l’Ouest de la France sur des rythmes élevés. » Le printemps, au pic de la collecte, amènera de la poudre.
Finie la « mer calme »
Les prix d’aujourd’hui ne profitent pas des valorisations prises sur le beurre. « Malgré tout, cela contribue un peu. Le prix plus correct que nous avons aujourd’hui vient du fait que la profession a été plus sage depuis des mois avec un équilibre entre l’offre et la demande. » Équilibre rompu par...
...Retrouvez notre article en page 7 de La Vie Charentaise du 14 décembre.