Sécheresse
Trouver de la paille, le défi des éleveurs
Dans quelques jours au plus tard, il n’y aura bientôt plus d’herbe dans les prés. Les éleveurs qui ont du mal à trouver de la paille, vont devoir entamer les stocks déjà bien en dessous de ceux des années précédentes à la même période.
«Je viens d’apporter de l’eau aux génisses. Là où elles sont, on se croirait au mois d’août. » Thierry Bernier est inquiet pour son troupeau de blondes d’Aquitaine. Deux années consécutives de sécheresse et « cinq années à tirer la langue à cause du prix de la viande », les difficultés s’accumulent. « Si ça continue, il faudra que je vende mes 13 génisses », poursuit-il. Depuis le début de l’année, il n’est tombé que 150 mm d’eau sur sa commune de Luché-Thouarsais, alors qu’en moyenne, il en tombe 600 par an. La récolte d’herbe est catastrophique. Le rendement de la première coupe de ray-grass ne dépasse pas 4,5 tonnes de MS à l’hectare dans la Cuma, au lieu de 6 tonnes à 7 tonnes habituellement. « Quand on cube les silos, ça parle… », lâche-t-il, dépité. Dans les prés, « c’est déjà bien pour ceux qui ont pu faire entre sept et dix rouleaux par hectare ». Là encore on est loin des 18 à 20 rouleaux de 750 kilos sur lesquels comptent des éleveurs pour nourrir leurs animaux.Dans les champs, les récoltes s’annoncent, elles, aussi bien maigres. « Le maïs est levé, mais on a l’impression qu’il rentre en terre ! » Quant aux blés, « on a l’impression qu’ils perdent leurs feuilles » et ils n’ont pas de tige. « C’est très inquiétant parce qu’il n’y a pas de stocks et pas de trésorerie », poursuit-il, avant de confier sa crainte que « certains restent sur le bord de la route ».
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