Trouver l’application qui fait la pluie et le beau temps
Outil numéro 1 des agriculteurs, les applications météo sont légion et proposent chacune leurs prévisions. Un webinaire organisé le 18 mars par l’entreprise Sencrop tentait de faire le tri dans les applications et leur utilisation.
Outil numéro 1 des agriculteurs, les applications météo sont légion et proposent chacune leurs prévisions. Un webinaire organisé le 18 mars par l’entreprise Sencrop tentait de faire le tri dans les applications et leur utilisation.
En météorologie, il est souvent difficile de s’y retrouver. En effet, il existe autant de prévisions que d’applications, dont les plus connues sont Meteoblue, Arpège, Arome, Icon ou encore GFS. Pourtant, elles appliquent toutes le même schéma : prendre une particule d’air à partir de laquelle une série d’équations est réalisée pour effectuer une modélisation de l’atmosphère et prévoir son évolution.
« Pour cela, il faut connaître le temps qu’il fait sur toute la planète pour faire le point sur un endroit précis. Cela est possible à l’aide des stations météo et des satellites, qui couvrent 70 % de la planète. Plus on densifie cette couverture, plus les données seront précises », présente Louis Bodin, ingénieur météorologiste à l’occasion d’un webinaire jeudi 18 mars.
Des modèles mieux adaptés
Mais alors, pourquoi les prévisions sont-elles aussi différentes entre les modèles ? Pour le présentateur de la météo de TF1, les algorithmes dépendent des spécificités du pays qui génère ces calculs. « Les modèles britanniques vont par exemple avoir tendance à faire ressortir un climat un peu plus océanique », qui correspondra mieux aux territoires de la Nouvelle-Aquitaine.
L’entreprise Sencrop, qui dispose du plus grand réseau européen de stations météo, a réalisé en janvier 2021 une enquête sur plus de 300 stations visant à déterminer les meilleurs modèles à l’échelle nationale. A ainsi été comparé l’écart entre les prévisions et les valeurs observées, dont certaines très importantes pour les agriculteurs (les températures gélives notamment). Résultat : il existe bien des modèles un peu plus adaptés à chaque territoire (voir illustration ci-dessous). « De manière générale, Icon reste le meilleur sur le long terme, suivi de Meteoblue et Arpège, indique Kévin Guilbert, le responsable de l’application Sencrop. Sur la pluviométrie, les premiers cités restent les mêmes, même si une instabilité ressort sur tous les modèles ».
« De toute façon, aucun modèle n’est sûr à 100 %, atteste Louis Bodin. De plus, au-delà de sept jours, on est davantage dans la prédiction que dans la prévision. Cela permet juste de dégager de grands phénomènes ».
Bien connaître son micro-climat
Féru de météorologie, Nicolas Ragot, viticulteur non loin de Chalon-sur-Saône, utilise Meteoblue depuis une dizaine d’années. « L’application nous place au centre d’un cercle d’un rayon de 30 km, ce qui permet de se faire une idée sur les perturbations dans le secteur, et de mieux les anticiper. Et elle se révèle plutôt juste, surtout l’hiver ».
Mais pour lui, cet outil d’aide doit être associé à sa propre observation du climat. Sur son vignoble de 9 ha, il a ainsi installé quatre pluviomètres connectés, qui peuvent enregistrer des différentiels de plusieurs millimètres. « Il faut constamment comparer les prévisions à ses observations et à sa connaissance du climat micro-local. Cela demande beaucoup de temps, insiste le Bourguignon. J’ai découvert que les températures pouvaient varier de plusieurs degrés selon mes parcelles, ce qui est impossible à retranscrire sur l’application. L’avoir observé me permet de mieux m’adapter aux circonstances ».
Si aucune application n’est parfaite, Louis Bodin recommande d’en choisir une et de s’y tenir, afin de mieux appréhender son fonctionnement. « Le pire est de passer de l’une à l’autre », assure-t-il.