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Un bon potentiel pour le blé qui pourrait être contrarié par les retards de récolte

Les moissons ont prix du retard. Pourtant organismes stockeurs et producteurs mettent tous les moyens de leur côté pour que le potentiel soit à la hauteur de la technicité et du savoir-faire des producteurs des uns et des autres.

Le potentiel de la récolte de blé semble correct, comme pour les orges, avec un taux de protéines qui devrait être légèrement supérieur à celui de 2013.
Le potentiel de la récolte de blé semble correct, comme pour les orges, avec un taux de protéines qui devrait être légèrement supérieur à celui de 2013.
© N.C.

La récolte de blé a pris du retard et la fenêtre de tir de ce milieu de semaine ne permettra pas de le rattraper en totalité. La question est alors de savoir quand les conditions seront réunies pour lancer les moiss-batt des heures durant, jusqu’à la moisson de la dernière parcelle.
En attendant, quelques-uns se risquent à donner leur avis sur les volumes et la qualité du cru 2014. Comme Philippe Merle, responsable céréales, à Coréa. « Le potentiel me semble correct, comme pour les orges, avec un taux de protéines qui devrait être légèrement supérieur à celui de 2013. Mais restons prudents, seulement 1,5% de la récolte est rentrée (*). Et on n’est pas à l’abri de phénomènes de germination. »
Selon les types de sol, les résultats pourraient varier, et au final les résultats hétérogènes ne sont pas exclus. « Comme toujours », poursuit-il. Cette année, il faut tenir compte d’un hiver doux et humide favorable aux pucerons qui n’ont pas toujours été faciles à détecter. Les « grosses terres », en Vienne par exemple pourraient avoir été touchées, ce qui est moins vrai pour les groies légères du sud Deux-Sèvres et du nord Charente.
Dans le nord des Deux-Sèvres, on attend aussi les deux semaines de beau temps qui permettraient de voir filer les bennes jusqu’aux silos. Olivier Retailleau, technico-commercial et responsable semences à Bellannée, se veut lui aussi confiant, tout en restant prudent sur la qualité notamment à cause  d’éventuelles mycotoxines, avec l’humidité ambiante de cette première quinzaine de juillet. Dans son secteur, nord Deux-Sèvres et nord Vienne, il s’attend à des rendements de l’ordre de 75 quintaux à l’hectare. Notamment grâce à des variétés recommandées par les distributeurs.

Les vertus de la génétique
Chez Bellannée, qui ne réserve que 10% des volumes de ses achats à la meunerie, on préconise
« presque exclusivement des blés panifiables supérieurs », sélectionnées par Limagrain, Semences de France, Caussade, Caproga.
« Depuis dix ans les rendements augmentent de 0,5 q/ha et par an, avec la génétique et malgré les aléas climatiques », fait remarquer Olivier Retailleau. Mais il souligne aussi que d’autres facteurs interviennent. « Nous avons une succession de très bonnes et de très mauvaises années qui font que les rendements sont de plus en plus en dents de scie. »
« Ces variétés sont testées pendant deux ou trois années avant de les préconiser aux agriculteurs. Nous avons nos propres essais, en plus de ceux d’Arvalis, dont le point de vue mérite d’être pris en compte. C’est leur métier », poursuit-il. Car au final, la sécurité du rendement est décisive, « le revenu des agriculteurs en dépend ». Mais il serait imprudent de miser sur la seule génétique. D’autres paramètres échappent au savoir-faire des producteurs, comme le type de terres qui feront opter pour des variétés précoces ou tardives. Enfin, intervient le précédent cultural, précise le technicien qui conseille des assolements de type colza, blé, tournesol, à nouveau blé, puis pois, blé dur et lin.
Le métier est devenu très technique avec « la pression réglementaire » qui conduit à diminuer les apports d’engrais et de phytos. Les pratiques culturales permettent de lutter efficacement contre tout ce qui pourrait limiter les rendements et de trouver le bon compromis entre apport d’azote et valeur protéique du blé. Olivier Retailleau parle
« d’apports fractionnés » et de
« doses chirurgicales » qui accompagnent le progrès génétique. Avec finalement une baisse des apports d’azote par hectare qui expliquent que le taux protéique moyen stagne depuis une dizaine d’années. Si bien que l’agriculteur, température et pluviométrie mises à part, dispose de « peu de leviers ».
D’autres moyens sont proposés par Coréa. En 2014 les technologies Farmstar (satellite) et Airinov (drones) ont été utilisées sur 40% des surfaces emblavées par les coopérateurs. Coréa espère aller au-delà pour que les conseils d’apports d’azote soient affinés. Ces rendements sont suivis au plus près par la coopérative qui voit sa collecte augmenter sur sa zone d’activité, avec le transfert de la SAU des productions animales vers les productions végétales. Les rendements ont varié de 45 q en 2011, à 70 en 2012, et à 67 en 2013, récapitule Philippe Merle. Ce qui s’est traduit par des exportations en dents de scie, via le port de La Pallice, puisque les débouchés vers la meunerie et l’alimentation animale stagnent.
Trois critères sont pris en compte dans le choix des variétés : le potentiel, la qualité et la résistance aux maladies. Et avec des turn-over importants. « Il y a quelques années, deux ou trois variétés de blé représentaient 80% du marché. Aujourd’hui, le même volume est atteint avec une dizaine de variétés », assure-t-il.
Avec les variétés hybrides, la génétique n’a pas dit son dernier mot. Olivier Retailleau en est persuadé : « C’est une voie d’avenir ». « Pour l’instant, les écarts de rendements ne sont pas significatifs, autour de 10%. » La résistance aux maladies, le sol seront déterminants. Mais elles pourraient aussi jouer un rôle important lorsque la pluviométrie est soit insuffisante, soit en excès. Le bel avenir auquel ces variétés, plus rustiques, sont promises dépendra aussi, selon Olivier Retailleau, du prix des semences, qui pour l’instant reste encore dissuasif.                  
(*) Au 11 juillet.

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