Territoires
Un contrat entre la Région et l’Aunis
Alain Rousset et les présidents des intercommunalités de l’Aunis ont signé le 21 avril à St-Martin-de-Ré une convention visant à soutenir plusieurs projets locaux.
Alain Rousset et les présidents des intercommunalités de l’Aunis ont signé le 21 avril à St-Martin-de-Ré une convention visant à soutenir plusieurs projets locaux.
La première visite officielle d’Alain Rousset sur l’île de Ré ne portait pas uniquement sur des problématiques insulaires. Certes, le président de la communauté de communes locale, Lionel Quillet, a bien profité de l’occasion pour sensibiliser le président de la Région Nouvelle-Aquitaine aux enjeux locaux, à la réalité moins florissante qui se cache derrière la carte postale touristique : difficultés de logement, d’implantation d’activités économiques, à cause d’un prix du foncier qui empêche parfois même les municipalités de se porter acquéreuses de terrains. « Nos dix communes sont petites », a-t-il insisté. « Notre enjeu de tous les jours, c’est d’y garder une vie permanente. »
Mais le rendez-vous qui a eu lieu le 21 avril au matin à St-Martin-de-Ré concernait, au-delà de l’île, tout l’Aunis : à savoir la communauté d’agglomération de La Rochelle et les communautés de communes Aunis Sud et Aunis Atlantique, représentées par leurs présidents respectifs, à savoir Jean-François Fountaine, Jean Gorioux et Jean-Pierre Servant. Ces quatre EPCI (établissements publics de coopération intercommunale) ont signé, avec la Région, un Contrat de développement et de transitions (CDT) 2023-2025 qui vise à soutenir plusieurs projets qu’ils ont présenté.
Pôle multimodal et pôle économique
Il y a d’abord le Projet alimentaire et territorial commun de ce territoire, qui concerne au total plus de 250 000 habitants ; afin de soutenir l’initiative, la Région va contribuer au financement de sa coordination, pour 35 000 € au total. Viennent ensuite des projets plus locaux. Pour Aunis Atlantique, il s’agit par exemple de la création d’un nouveau lieu de service, sur une ancienne friche de 2000 m2 ayant appartenu à Soufflet Atlantique, sur le port de Marans.
« Ça va devenir un lieu central, dans une commune qui va prendre un visage différent grâce au contournement qui arrive », assure Jean-Pierre Servant.
Lors du précédent CDT, l’intercommunalité avait pu bénéficier d’un soutien pour la création de son nouveau siège, inauguré jeudi 27 avril.
À Surgères, le projet soutenu avait été la création d’une salle multisport, comprenant un dojo pour arts martiaux, une salle de boxe et une salle de musculation. Sur le nouveau contrat, c’est un chantier plus ambitieux encore (déjà accompagné précédemment) qui va être à l’honneur : la création d’un pôle d’échanges multimodal, envisagée depuis plusieurs années mais qui devrait passer à la vitesse supérieure face au développement du trafic. « Cette gare TGV, aujourd’hui, confirme son utilité », a assuré Jean Gorioux. Elle est devenue la 4ème gare de Charente-Maritime, avec plus de 350 000 passagers par an. Le parking doit être développé pour passer à 750 voitures/jour. Cela permettrait notamment de renforcer la mobilité quotidienne en direction de La Rochelle, soutenue par Jean-François Fountaine qui a évoqué le succès croissant rencontré par les gares rouvertes en 2016 à Aigrefeuille – Le Thou et La Jarrie, respectivement à environ 32 000 et 17 000 passagers/an.
« Il nous faut plus de TGV pour les grands événements », a soutenu le maire de La Rochelle, « mais aussi des TER ! L’offre sur la ligne Niort – La Rochelle, avec un train par heure en heure de pointe, est insuffisante. »
Il a d’ailleurs remis la veille à Alain Rousset un « livre blanc » sur le sujet, « pour la troisième fois », s’est amusé le président de la région lors de son discours.
Enfin, sur l’île de Ré, le projet mis en lumière est celui de la réhabilitation du quai de la Criée d’Ars-en-Ré. Cet ensemble de bâtiments, situé sur le port, avait été cédé par l’État à la CdC voilà une dizaine d’années. « On s’est retrouvés avec un bâtiment vétuste, submergé par Xynthia, à rénover », a expliqué Lionel Quillet. Une partie accueille déjà un cabinet paramédical depuis 2016, mais, bientôt, c’est un lieu économique qui devrait voir le jour, avec commerces de proximité (« ouverts à l’année », promet le président de la CdC), dont un magasin de produits locaux, un atelier de transformation alimentaire, des bureaux mais aussi des activités culturelles. Le projet sera présenté en mai à la population locale.
À noter que quatre autres territoires de contractualisation sont annoncés par la Région dans le département, en Vals de Saintonge, en Saintonge Romane, en Haute-Saintonge et enfin dans les Îles et Estuaires Charentais.