Prévention
Un incendie tous les neuf jours
En Deux-Sèvres, un incendie se déclare en moyenne tous les neuf jours dans un bâtiment agricole. Le commandant du Sdis 79 Aurélien Dumas et l'assureur Bertrand Pétorin rappellent les points importants pour limiter les risques.
En Deux-Sèvres, un incendie se déclare en moyenne tous les neuf jours dans un bâtiment agricole. Le commandant du Sdis 79 Aurélien Dumas et l'assureur Bertrand Pétorin rappellent les points importants pour limiter les risques.
Les risques de la profession agricole sont importants face aux incendies.
Ces six dernières semaines, six sinistres sont survenus dans des hangars à fourrages, de stockage d'engrais et des élevages du département, provoquant des pertes d'animaux et des blessures pour un exploitant. Le commandant Aurélien Dumas, chef du groupement Gestion des risques du Sdis 79, préconise quelques consignes de sécurité en matière de stockage :
- Stocker séparément les matériels agricoles et les matières inflammables, tels que les fourrages, les engrais et les hydrocarbures ;
- Activer les coupe-batteries des matériels qui en sont équipés ;
- Les engrais et les hydrocarbures sont particulièrement incompatibles et peuvent occasionner des risques explosifs, compliquant la gestion des feux. Leurs lieux de stockage doivent donc être éloignés.
En cas d'incendie, la propagation de l'incendie est un risque majeur. " Les nouvelles constructions de bâtiment de fourrages doivent respecter une distance réglementaire d'au moins 15 m des autres édifices (selon la nature et les volumes stockés), afin de créer une zone coupe-feu ", précise le commandant. Une zone de rétention des eaux d'extinction est aussi à prévoir pour éviter les pollutions du milieu en cas d'incendie. Il est préférable de consulter le Sdis au moment du montage du dossier d'urbanisme.
Des extincteurs pour réagir vite
En cas de départ de feu, les extincteurs permettent de réagir rapidement. " Les extincteurs doivent être vérifiés annuellement ", précise Aurélien Dumas. Des formations, sur le choix et la manipulation de ces équipements (dispensées par le Sdis par exemple), sont conseillées.
Pour limiter au maximum les accidents, l'électricité doit être contrôlée annuellement par thermographie, par un bureau de contrôle agréé (Apave ou Socotec par exemple). L'entretien général du bâtiment est également important. " Plus une installation est propre et sans stockage anarchique, moins le risque de propagation est important ", fait valoir le commandant Dumas. " Enfin, tous les travaux par points chauds (soudure, meulage…) sont à proscrire dans les lieux de stockage des fourrages ".
Fourrages et électricité en cause
Bertrand Pétorin, agent général de l'assurance Mutuelle de Poitiers à Magné, identifie deux causes principales de sinistres incendie : l'échauffement du foin et l'inflammation des installations électriques. " Je conseille de placer des sondes automatiques connectées, permettant la mesure en continu de l'échauffement des fourrages, afin de limiter le premier facteur. La vérification annuelle des installations électriques doit être réalisée. C'est notamment une obligation réglementaire pour toutes les exploitations employant des salariés ".
Les bâtiments photovoltaïques sont également des constructions vers lesquelles les assurances portent leur attention. " La profession exige actuellement des contrats d'entretien pour les plus grosses installations, mais il est probable que la demande s'étende bientôt à toutes les installations, au regard des montants importants des sinistres dans ces cas-là ".
Bien s'assurer
Parmi de nombreuses options, deux éléments sont à regarder en priorité dans un contrat d'assurance, rappelle l'assureur : "Vérifier que la surface du bâtiment assurée corresponde bien à la réalité et être vigilant sur le capital déclaré, qui doit être en adéquation avec le réel. D'une manière générale, précise-t-il, je conseille de faire le point sur les contrats tous les deux ou trois ans et d'informer son assureur dès qu'une modification est apportée au bâtiment ".
" En cas de sinistre incendie, le plus important est de maintenir la continuité de l'activité, avec le remplacement rapide d'un équipement, ou l'hébergement des animaux. La souscription d'une option de frais supplémentaires d'exploitation va permettre d'indemniser les frais de délocalisation temporaire de la production. Par ailleurs, la garantie perte d'exploitation me paraît indispensable pour une activité d'élevage et permet de couvrir les pertes en cas d'arrêt de la production ".
En cas d'incendie
immédiatement, appeler le 18 ou le 112 ;
présence de produits phytosanitaires, d'engrais, d'animaux, ainsi que les éventuels
risques de propagation. Ne raccrocher que lorsque l'opérateur le signifie ;
animaux que si cela ne présente pas de danger ;
Lire aussi les conseils d'un maitre d'oeuvre.