Deux-Sèvres : un Plan collège 2050 qui cristallise les mécontentements
L’annonce de la fermeture du collège de Mazières-en-Gâtine début février a provoqué la colère des parents d’élèves. Le Conseil départemental a tenté de justifier cette décision, avant d'annoncer l'annulation de l'échéance de fermeture sur Facebook le 9 février.
L’annonce de la fermeture du collège de Mazières-en-Gâtine début février a provoqué la colère des parents d’élèves. Le Conseil départemental a tenté de justifier cette décision, avant d'annoncer l'annulation de l'échéance de fermeture sur Facebook le 9 février.
C'est une décision qui intervient après deux semaines un peu folles, où beaucoup d'informations auront circulé sur le nouveau plan collège 2050, dévoilé officiellement le 3 février. Dans un communiqué de presse relayé sur Facebook le 9 février à midi, le Conseil départemental 79 annonce "le retrait de l'échéance de la fermeture du collège de Mazières-en-Gâtine", prévue initialement pour la rentrée 2026-2027. La décision de la fermeture s’expliquait tout d’abord par un diagnostic technique et énergétique ayant estimé la remise à niveau globale à 250 millions d’euros, avant de viser un objectif de zéro émission carbone à l’horizon 2050. Ensuite, le département avait anticipé une forte érosion du nombre de collégiens à l’horizon 2032, « de l’ordre de 12 %, pour atteindre un volume projeté de 11 916 collégiens en 2032, contre 13 542 en 2022 ».
Oppositions
Face à cette surcapacité à venir et aux investissements importants à mettre sur la table pour mettre à niveau le parc, le Conseil départemental avait donc décidé d’acter la fermeture du collège gâtinais pour la rentrée 2026-2027. Une décision incompréhensible pour les parents d’élèves de l’établissement, qui s’en sont émus dans une lettre ouverte le 3 février. « Nous déplorons l’annonce soudaine et le manque de concertation. Nous avons tous été mis devant le fait accompli (parents, enseignants). Ce n’est pas une manière de faire (...). On essaye de détruire nos campagnes et l’école publique. Quid de la vie associative qui s’est créée autour du collège ? Du lien social ? ».
Le maire de la ville, Jacques Fradin, s’est également dit « contre la fermeture de l’établissement mais pas contre le CD 79. Je suis pour le dialogue et la négociation. Nous aurons prochainement une réunion entre maires et conseillers départementaux, nous en saurons plus ».
Le déplacement des élèves vers celui de Secondigny, à une quinzaine de minutes en voiture, n’est également pas une solution idoine, pointent les représentants de parents d’élèves. « Par conséquent, nous refusons catégoriquement cette annonce arbitraire qui a été menée sans concertation », martèlent-ils.
Chasse aux fausses infos
Devant ce mécontentement, le Conseil départemental avait réagi, mercredi 8 février, pour faire la chasse aux fausses informations qui circulent. « Dans l’éventualité de la fermeture de ce collège, les collégiens concernés se reporteraient sur des établissements situés au maximum à 13,7 km de leur lieu d’habitation et non pas à une heure de route, comme cela a été écrit », assure Coralie Desnoues, la présidente du CD 79.
Elle indique également que tous les 250 élèves ne se retrouveront pas à Secondigny mais que la carte scolaire sera adaptée en fonction des situations. Et de refuser l’idée d’abandon de la ruralité. « Le département a décidé d’accompagner pleinement la reconversion des sites en privilégiant des projets permettant de développer une nouvelle attractivité pour les communes concernées ».
Cette nouvelle annonce, un jour après la volonté de justifier cette décision, reste tout de même floue sur la volonté, à moyen terme, de conserver ou non le collège gâtinais. En attendant, "le département, soucieux du développement des territoires ruraux, va poursuivre les autres projets pour moderniser la Gâtine. Nous allons lancer les concertations pour la rénovation des collèges de Ménigoute et Thénezay, les constructions du nouveau collège et de l'internat de Secondigny et du grand collège de Parthenay".